Sénat 2007

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Journée d’études au Palais du Luxembourg

voir plus bas les réponses des candidats

 

Lundi 22 Janvier 2007

CHANGEMENT DÉMOCRATIQUE DE L’ÉCOLE :

DU DISCOURS AUX ACTES

En partenariat avec :

 

Les CEMEA

Le CRAPCahiers pédagogiques

La FCPE, Fédération des Conseils de Parents d’Elèves

La PEEP, fédération des Parents d’Élèves de l’Enseignement Public

La Ligue de l’Enseignement

   
Problématique  
 

L’école est une réalité diverse et contrastée : les différences sont induites par la géographie, par les populations accueillies et par les effets de l’orientation dans les diverses voies de formation. Dans le domaine des pratiques d’enseignement les variations sont sensibles du fait de l’émergence de nouvelles formes de travail pour les enseignants et les élèves, selon qu’elles ont été plus ou moins appropriées et développées par les établissements. Mais, en raison du manque de continuité dans les politiques éducatives, chaque tentative de déstabilisation des noyaux durs (emplois du temps souples, différenciation des groupes d’apprentissages, projets pluridisciplinaires…) se solde par une normalisation progressive qui fait perdre ainsi une part de leur force d’innovation aux pratiques nouvelles, rabote les divergences par rapport au système ancien qui acquiert dans l’opération une sorte de légitimité puisée dans sa pérennité. Les avancées pédagogiques sont cantonnées à la périphérie de l’organisation scolaire sur laquelle elles ont d’ailleurs des effets contradictoires : elles contribuent à sa pérennité en la rendant relativement acceptable mais elles contribuent à sa mise en question en saturant l’espace et le temps scolaire et en interrogeant la cohérence du système.

 

Au cours des vingt dernières années, la société française a globalement adressé une demande conservatrice au système éducatif. De nombreux intellectuels considèrent que seules sont bonnes les pratiques d’enseignement qui leur ont permis de devenir ce qu’ils sont. Les classes moyennes sont dans l’ensemble soucieuses de défendre les avantages que leur accorde la démocratisation quantitative du second degré. Quant aux classes populaires, elles ont, en majorité, intériorisé les valeurs du système qui justement les pénalise. De sorte que les initiatives réellement novatrices n’ont que rarement soulevé l’enthousiasme des bénéficiaires, parents, enfants… et donc des politiques dépendants de l’opinion.

 

La volonté de réformer l’école est donc ambiguë. Malgré des effets d’annonce, peu de réformes arrivent à leur terme. Mais l’accumulation de mesures d’inspirations différentes finissent par constituer un ensemble traversé par des incohérences. Les réformes semblent ignorer les logiques pratiques, à l’œuvre dans le travail éducatif. Le changement décrété modifie arbitrairement, aux yeux des acteurs, les règles du jeu et provoque les résistances que dénonce ensuite le politique. La prétention à réformer n’est donc jamais que l’affirmation d’un rapport de force temporaire.

 

Le double processus de décentralisation et de déconcentration, engagé en France et assumé avec des fortunes diverses par les gouvernements successifs, pose de façon urgente le problème la sortie d’une logique de pilotage par une autorité unique et la mise en œuvre de niveaux de régulation intermédiaires de l’action publique en matière d’éducation. Il s’agit, à la fois, de réaliser un ajustement aux besoins différenciés des populations d’élèves et de préserver la cohérence du système. Les mesures récentes concernant le financement de la scolarité des élèves de l’enseignement privé par les communes, la création des établissements « Ambition réussite » à côté des REP, la mise en cause de la carte scolaire par de futurs candidats à l’élection présidentielle ouvrent des débats dont l’enjeu final dépasse le fonctionnement de l’école interroge notre conception de la démocratie.

 

En cette période pré-électorale, la Journée du Sénat ouvre le débat sur la possibilité de penser des alternatives aux évolutions en cours et la nécessaire réconciliation de l’école avec elle-même et avec son histoire, préalable indispensable à la compréhension du présent.

 

Françoise Clerc

Université Lyon 2

 

 

 

 

E&D - CEMEA - Le CRAP - FCPE - PEEP- La ligue de l’enseignement

 

CHANGEMENT DEMOCRATIQUE DE L'ECOLE :

 DU DISCOURS AUX ACTES

Matin

 
 

9h. Accueil

Les procédures de vérification du palais du Luxembourg sont très strictes ; nous vous demandons d’être ponctuels et de vous munir d’une pièce d’identité ainsi que de votre carton d’invitation.

 

9h 15.      Ouverture, Yves ROLLIN, Président d’E&D.

9 h 30      ConférenceL’Ecole et son environnement. Eric FAVEY, secrétaire nationale de la Ligue de l’Enseignement.

10 h 10 Conférence Analyser pour comprendre les logiques des professionnels, les logiques des comportements des élèves.  Anne BARRERE, sociologue, Université de Lille.

11h30.     Table ronde des politiques, animée par Emmanuel DAVIDENKOFF, ancien journaliste de Libé, chroniqueur à France-Info, avec :

Jean Pierre GIRAN Député du Var et Conseiller national UMP en charge de l'Education -

Yvan LACHAUD Député du Gard, UDF Premier Adjoint au Maire de NIMES,

Bernard CALABUIG, Membre du Comité exécutif national du P.C.F. chargé de l'enseignement

Yannick TRIGANCE Délégué national à l’éducation PS, 

Jean-Paul RUSSIER Responsable de la Commission ENFANCE-EDUCATION Les Verts

 

Déjeuner

 

Après-midi

 

 

14h.         Table ronde des acteurs de terrain, animée par Claude REBAUD, proviseur.

                 Floréal MANGIN, lycéen UNL.

                 Julie COUDRY, Confédération des Etudiants.

                 Gisèle JEAN, SNES.

                 Claude GEWERC, Président du Conseil Régional de Picardie.

                 José FOUQUE, Proviseur

15 h 15    Conférence – .Quelles méthodes adopter pour accompagner ces processus d’évolution ? Yves DUTERCQ, Professeur à l’Université de Nantes.

17h.         Synthèse, Françoise CLERC, professeure à l’Université de Lyon2.

17h30.     Clôture des travaux, Jean DESESSART, Sénateur et Yves ROLLIN

 

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Journée au

Sénat 2007

Salle Médicis

Accueil

La salle

se remplit

peu à peu

           
Conférences d'Eric FAVREY et Anne BARRERE    
           
Table ronde des politiques animée par Emmanuel DAVIDENKOFF  

 

 

 

 

           
Pause déjeuner voir plus bas    
Table ronde des acteurs de terrain animée par Claude REBAUD    
           

 

 

 

           
Conférence

d'Yves DUTERCQ

           

 

Pause Buffet          

 

 

 

           

L'éducation au banc d'essai

CHIFFRES

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59,7 milliards d'euros, c'est le budget de l'enseignement scolaire pour l'année 2006. Il s'agit du deuxième poste de dépense de l'Etat.

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20,5 milliards d'euros, c'est le montant alloué à la recherche et à l'enseignement supérieur en 2006

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884.021, c'est le nombre d'enseignants dans les écoles, collèges et lycées publics et privés. Les effectifs du personnel non enseignant s'élèvent à 259.534. Le supérieur compte 146.471 enseignants.

bullet 12.111.900, c'est le nombre d'élèves dans les premier et second degrés, auquel il faut ajouter 2.275.000 étudiants
   

Les candidats viennent de rendre leur copie à l'AEF, l'Agence éducation emploi formation, qui les a conviés la semaine dernière à exposer leurs programmes. Et à la première lecture, les plans esquissés et les problématiques dégagées par les présidentiables pour l'école divergent selon leurs objectifs

 

Le PS pour la réussite éducative

Ségolène Royal prône un redécoupage de la carte scolaire qui «permettra à chaque famille de choisir entre plusieurs établissements». Les collèges et lycées assureront «un soutien scolaire gratuit dispensé par des répétiteurs». La candidate socialiste souhaite aussi créer un service public de la petite enfance, limiter à dix-sept les élèves en CP et CE1 dans les ZEP, doubler l'allocation de rentrée scolaire, promouvoir la pratique artistique et rétablir le programme d'intégration des élèves handicapés, Handiscol.

L'école, moteur du progrès social de l'UMP

Nicolas Sarkozy propose que chaque établissement ait progressivement la liberté de recruter des enfants en dehors de son secteur, tout en respectant une diversité sociale et géographique. Le candidat UMP veut «diviser par deux les effectifs dans les établissements les plus dégradés» et promouvoir les enseignants au mérite sur la base des progrès des élèves. Il propose aussi un crédit d'impôt pour les jeunes retraités qui s'investiraient dans le soutien scolaire. Il entend aussi permettre à 5% des meilleurs élèves de chaque établissement de rejoindre des classes préparatoires.

L'éducation, priorité qui fédère tout pour l'UDF

François Bayrou martèle que «100% des élèves doivent savoir lire et écrire à l'entrée en 6e». Dans ce combat, il considère la maternelle comme une «arme très précieuse». Il ne veut pas remettre en cause la carte scolaire, mais réclame des « parcours d'excellence» et prône «un même pourcentage d'accès aux classes prépas dans tous les établissements». Il veut que les enseignants puissent « avoir une carrière diversifiée, faite d'allers et retours entre public et privé».

Le chèque scolaire du FN

Jean-Marie Le Pen veut remplacer la carte scolaire par un chèque scolaire. Calculé par rapport au coût moyen de scolarité d'un élève, il permettra «le libre choix de l'école à tous les parents» et financera les établissements. Le leader frontiste exigera aussi «une tenue vestimentaire sobre pour estomper les différences sociales et éviter le racket».

7% du PIB pour le PCF

Marie-George Buffet prévoit d'abroger la loi Fillon, de rendre la scolarité obligatoire de 3 ans à 18 ans, d'intensifier les ZEP et de pratiquement doubler le budget de l'Education nationale pour le porter à 7% du PIB. Enfin, la candidate communiste veut engager 150 000 enseignants et 45.000 personnels supplémentaires dans les domaines de la santé, du social, de la vie scolaire...

Le MPF pour la liberté scolaire

Supprimer le collège unique, la carte scolaire et instituer la «liberté scolaire», c'est l'objectif de Philippe de Villiers. Le président du MPF veut recentrer l'école sur la transmission du savoir, la promotion du civisme et le rayonnement de la culture nationale.

Les Verts: des moyens selon l'origine sociale

Le parti écologiste préconise d'attribuer des moyens aux établissements selon l'origine sociale des élèves et d'étendre la carte scolaire au secteur privé. Dominique Voynet propose aussi «l'élection des chefs d'établissement» et la création d'un service public de la petite enfance.

 

20 minutes 13/03/07

 

Education : les programmes des candidats

Le Monde 15/03/07   Extraits

Nicolas Sarkozy : L'effort et le mérite

Ségolène Royal : Un service public de la petite enfance

François Bayrou : Garantir les moyens

Le candidat de l'UMP veut "inculquer le goût de l'effort et du travail" et "récompenser le mérite" dans "une école du respect". L'école primaire doit donner à tous "les bases fondamentales", le collège "le goût des grands auteurs, le sens de la rigueur scientifique, les repères indispensables", et 5 % d'élèves de chaque lycée devraient pouvoir rejoindre une classe préparatoire.

Etablissements autonomes. Le candidat de l'UMP défend "l'autonomie" des établissements, mobilisés autour d'un "projet". Il prône une "suppression progressive de la carte scolaire en donnant la liberté de choix aux parents" et souhaite que les établissements privés sous contrat "réorganisent leurs implantations".Partisan de "déposer le bilan des ZEP", M. Sarkozy projette de "diviser par deux les effectifs des établissements les plus dégradés pour en faire, en cinq ans, des établissements d'excellence". La carrière des enseignants et leur pouvoir d'achat seront revalorisés. Les tâches supplémentaires seront rémunérées. Nicolas Sarkozy attend des enseignants qu'ils soient "aussi des éducateurs" et que les parents soient "informés, reçus et respectés".

La candidate du PS veut organiser, dès le mois de mai, des "états généraux de la réussite scolaire", "rétablir les moyens retirés à l'école" et "garantir leur stabilité". Elle souhaite que la reconnaissance envers les enseignants "se traduise dans leur pouvoir d'achat, leur évolution de carrière et leur formation". Parmi ses principales propositions : un "service public de la petite enfance", la scolarité obligatoire dès 3 ans et un "soutien scolaire individualisé gratuit", auquel participeront, contre rémunération, des enseignants volontaires. Elle prône la création d'un "nouveau corps de répétiteurs", le renforcement de la présence adulte dans les établissements et dans les classes, "si nécessaire".


Allocation de rentrée doublée. L'éducation nationale doit "rompre avec les approches uniformes", développer "des pédagogies sur mesure", favoriser "le travail en équipe" et "l'expérimentation". Ségolène Royal propose d'assouplir la carte scolaire. Elle veut limiter à dix-sept le nombre d'élèves par classe en CP et CE1 dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP). L'allocation de rentrée scolaire serait "doublée" dès la rentrée 2007.

Le candidat UDF s'engage à "garantir les moyens" et les postes pendant cinq ans. Hostile à toute remise en question de la carte scolaire, il veut instaurer des "parcours d'excellence" pour permettre aux bons élèves de rester dans les établissements de leur quartier. Son objectif est de "diviser par deux l'échec scolaire et de multiplier par deux la réussite scolaire, dans tous les milieux sociaux (...)". Il veut développer un dispositif de soutien scolaire gratuit, assuré par des enseignants rémunérés. Il propose aussi de "sortir" les enfants qui déstabilisent un collège et de leur donner "une pédagogie adaptée", notamment dans des "internats de la réussite éducative".

Objectif 0 % d'illettrisme.
Décidé à "améliorer nettement la performance du système", M. Bayrou veut parvenir à "0 % d'illettrisme", mais estime qu'il faudra "au moins trois ans pour arriver à améliorer vraiment les choses". Jugeant que "ce n'est pas au ministre de décider des méthodes de lecture", il se prononce pour "un travail d'évaluation" sur le sujet. Le candidat de l'UDF est opposé à la discrimination positive, mais souhaite que dans chaque lycée environ 10 % des élèves accèdent aux classes préparatoires.

 

 

 

Carte scolaire : Ce que proposent les candidats

Libé 03/04/07    Extraits

Nicolas Sarkozy : réviser le système des ZEP et supprimer la sectorisation 

Ségolène Royal : corriger la carte scolaire pour favoriser la mixité sociale 

François Bayrou : maintenir la carte scolaire et proposer des parcours d'excellence 

Nicolas Sarkozy propose la suppression de la carte scolaire par étapes, en cinq ans. Il faut que «chaque établissement ait progressivement la liberté de recruter des enfants en dehors de son secteur, a-t-il déclaré le 1er décembre 2006 à Angers. Mais qu'il ait aussi le devoir de veiller à respecter une diversité sociale et géographique dans ses effectifs». Le candidat de l'UMP, qui «veut déposer le bilan des zones d'éducation prioritaire», les ZEP, promet de faire des établissements les plus déshérités des lieux «d'excellence», avec plus de moyens, moins d'élèves et de meilleurs salaires pour les enseignants. Dès lors, la concurrence pourrait jouer à plein. «Chacun d'entre vous pourrait choisir l'école de ses enfants, et, à chacun d'entre vous, on exposerait les spécificités et les résultats de cette école.» 

Ségolène Royal est favorable à un assouplissement de la carte scolaire, qui permettrait à chaque famille «d'avoir le choix entre plusieurs établissements». Concrètement, il s'agirait de redécouper cette carte de façon à «rendre les secteurs plus hétérogènes» et à «favoriser ainsi la mixité sociale au lieu de consolider les ghettos», a expliqué la socialiste dans son pacte présidentiel le 11 février à Villepinte. La réforme ne devrait toutefois pas entrer en application à la rentrée prochaine. Elle est compliquée : il faut revaloriser des établissements à l'abandon, mais aussi mettre en œuvre une «politique urbaine de mixité du logement». La candidate, qui avait confié être «pour sa suppression, dans l'idéal», doit aussi tenir compte de l'attachement des enseignants à la carte. Ségolène Royal les avait déjà heurtés en leur reprochant de ne pas faire leurs 35 heures dans l'enceinte de l'établissement.

François Bayrou est le seul à défendre la carte scolaire telle quelle : la remettre en cause serait «une faute républicaine», a-t-il déclaré le 20 février à Dijon. Le candidat centriste propose que «les bons élèves puissent rester dans les établissements de leur quartier» et réclame des «parcours d'excellence dans tous les établissements de France». Il faut que les établissements difficiles puissent offrir aux élèves «qui en ont la capacité ou le mérite des chances de parcours scolaire exceptionnel». Un élève travailleur scolarisé en banlieue doit pouvoir se voir «offrir le même genre de réussite que s'il était scolarisé à Henri IV, a-t-il expliqué à Orléans le 25 janvier. Ceci est l'exigence républicaine». Une originalité : il demande «un même pourcentage d'accès aux classes préparatoires dans tous les établissements». 

Voir aussi  
 

L’école et l’élection présidentielle

http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=3036