Anti-manuel d’orthographe

Éviter les fautes par la logique

Pascal Bouchard

A garder à portée de la main, cet anti-manuel qui dédramatise l’orthographe en sollicitant  la logique dans un style plein d’humour. Pascal Bouchard s’adresse plutôt aux utilisateurs de l’informatique (et particulièrement à ses collègues journalistes), mais les non-pratiquants peuvent aussi en faire leur miel. Sans oublier les enseignants, de français et des autres matières.

L’avertissement éclaire immédiatement son propos : respect de la langue et de ceux qui en font usage et dès le premier chapitre « Pourquoi faisons-nous des fautes ? » il affirme son attachement à l’orthographe ; il souligne que « la pensée ne trouve pas immédiatement sa forme écrite » d’où l’absolue nécessité de la relecture, avec un truc que chacun pourra expérimenter pour limiter les dégâts : après avoir tapé un texte, occupez-vous d’autre chose, puis relisez-le après en avoir changé la police. C’est très efficace !

Le court historique qui suit nous explique pourquoi, grâce à une volonté politique ou par sa faute, « le français obéit à des règles, au lieu que les règles obéissent à la langue. »  L’auteur propose alors de dégager des bases simples et de faire fonctionner ensuite notre matière grise. Ainsi, il voit les accords régis par trois grands principes. Découvrez-les puis faites fonctionner vos neurones en allant vous exercer dans le « Cahier de leçons ».

Les conjugaisons sont plus délicates à manier à l’écrit mais on se reportera avec profit aux « Soyons subtils » et « Ne soyons pas subtils » qui émaillent les chapitres. L’impératif est particulièrement visé pour ses caprices au singulier. Ici, une remarque personnelle : si l’on met de côté ALLER et ses facéties bien évoquées, ETRE et AVOIR « qui virent au subjonctif » (de même que vouloir  et savoir), le singulier de l’impératif prend bien la forme du JE du présent, l’ajout du s pour les verbes en E n’intervenant que pour des raisons euphoniques. Pour le reste des formes verbales, une constatation : la « force analogique » qui pousse à la régularité concerne plutôt les formes rares, la  « force de l’usage » qui maintient les irrégularités concerne plutôt les formes usuelles. Ces forces antagonistes que l’on retrouve dans toute la langue forment un fragile équilibre mais permettent aussi son évolution.

Toujours en se basant sur le raisonnement logique, l’auteur poursuit sur « Les difficultés que l’on peut éviter » avec, notamment, un excellent passage sur le style indirect. Vous pourrez

« Aller plus loin » en fin d’ouvrage.

Bref, un Anti-manuel à mettre entre toutes les mains qui vous convainc d’utiliser la logique pour communiquer par écrit et qui vous évitera de faire « mea culpa » pour toutes vos fautes ! L’orthographe est affaire de morale, écrit pascal Bouchard. Oui, dans le sens où elle marque le respect à l’égard du (des) destinataire(s) par l’utilisation d’un code commun, mais pas figé pour autant.