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Le ministre de l'éducation, Luc Ferry, a annoncé qu'il souhaitait revenir sur ce principe "démagogique" inscrit par Lionel Jospin dans la loi de 1989. Cette formule née dans les années de démocratisation de l'enseignement signifiait que l'école devait désormais s'adapter à la diversité de son public.

"Ferry dit aux enseignants et à l'opinion publique : nous allons revenir aux bonnes vieilles méthodes, celles qui marchaient si bien quand l'école n'accueillait que les enfants de la bourgeoisie." François Dubet

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Ceux qui ont participé à la rédaction de la loi de 1989 s'étonnent aujourd'hui de voir M. Ferry accorder autant d'importance à la notion "d'élève au centre du système". " L'école doit permettre à l'élève d'acquérir un savoir par sa propre activité et non pas seulement par ce qu'on lui enseigne, remarque Claude Pair  Que fallait-il donc dire ? Que l'école est au service de la République ou de l'Etat, comme l'école de la IIIe République ou celle des régimes totalitaires ? Ou encore, en décrétant, selon une conception plus récente, qu'elle est au service de l'économie et de l'emploi ?"

"La loi de 1989 marque une rupture. Mais elle ne fait que confirmer des transformations enclenchées depuis longtemps au sein du système éducatif", confirme Claude Lelièvre

Jean-Pierre Chevènement : "le savoir au cœur de l'école"

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Pour moi, l'école doit bien sûr s'adapter à ses élèves mais elle doit surtout transmettre le patrimoine de culture et des savoirs. L'école républicaine doit relever à la fois le défi de la qualité et celui de la quantité. Donc il faut mettre la culture et le savoir au cœur de l'école. Y mettre les élèves peut conduire à un certain jeunisme, à une certaine démission. L'autorité des maîtres est indispensable...

François Bayrou  : "L'élève, but et centre de l'enseignement"

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Pour tout enseignant, pour tout parent, il est évident que l'élève est le but et le centre de l'enseignement. C'est lui que l'on cherche à former, à "élever" au sens propre du mot, à tirer vers le haut, en lui donnant à la fois des connaissances et la capacité de penser par lui-même. C'est vers l'élève que sont dirigés tous les efforts.

Claude Allègre  : "Revenir sur ce principe me paraît archaïque"

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Evidemment, l'élève doit être au centre du système scolaire. Si on fait de l'enseignement, c'est pour les élèves, pas pour les professeurs. D'autant plus que, contrairement à ce que semble penser Luc Ferry, être au centre ne signifie pas gouverner ou diriger le système.

Jack Lang  : "Une école élitaire pour chacun"

Le Monde 04/05/03

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Jules Ferry mérite d'être dénoncé comme un dangereux soixante-huitard. Dans un discours du 2 avril 1880, il préconisait déjà de "placer l'élève au cœur de notre école" grâce à des "méthodes -pédagogiques- nouvelles", qui éveillent "la spontanéité de l'enfant pour en diriger le développement au lieu de l'emprisonner dans des règles toutes faites auxquelles il n'entend rien". S'imaginer qu'on assène le savoir du haut de son estrade sans essayer de trouver le chemin de l'intelligence et du cœur de l'enfant est une tromperie. Opposer le savoir et l'élève est une absurdité, et la vocation des professeurs est bien de faire accéder les plus jeunes aux savoirs et à la connaissance.

Entretien avec Agnès van Zanten, sociologue, directrice de recherche au CNRS

Le Monde 04/05/03

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Luc Ferry apparaît comme le défenseur du modèle traditionnel d'enseignement où les savoirs sont au centre et qui fonde un type d'autonomie pédagogique à laquelle beaucoup d'enseignants sont attachés. Mais s'il est nécessaire d'affirmer le rôle de l'école dans la transmission des savoirs, il faut aussi tenir compte du fait que ni l'adhésion des élèves aux contenus d'enseignement, ni leur attention en classe ne vont de soi. Dans l'état actuel de la société, on ne peut pas faire comme s'il n'était pas nécessaire de tenir compte des élèves, comme s'il n'existait pas une demande forte de participation des usagers.