L'enseignant

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Ces enseignants qui aiment enseigner autrement

Ouet-France 29/09/03

Extraits

En septembre 2001, la principale, Marie-Danielle Pierrelée, héraut du mouvement 'Changeons l'école', obtient de mettre en pratique ses idées sur « une autre façon d'enseigner ».

Dix professeurs-tuteurs. Une centaine d'élèves. Tous âges mélangés. Sans redoublement ni passage en classe supérieure. Mais avec un solide suivi individuel. Reportage dans un laboratoire de l'éducation. Ouet-France 29/09/03

Alors que le gouvernement ouvre le débat scolaire, le malaise des professeurs, en manque de reconnaissance, n'a jamais été aussi profond.
Les enseignants à rude école

François Chérèque secrétaire général de la CFDT. Xavier Nau secrétaire général de la fédération de l'enseignement privé de la CFDT. Jean-Luc Villeneuve secrétaire général du syndicat de l'Education nationale de la CFDT

Libé 22/09/03

Extraits

Le «malaise enseignant» a pris une dimension préoccupante. La succession quasi continue de réformes sans concertation réelle ni plan d'ensemble a brouillé, aux yeux de beaucoup, le sens et la mission de l'école. A cette désorientation, s'ajoute le sentiment de plus en plus partagé que les difficultés concrètes du métier sont systématiquement esquivées ou rarement prises en compte.

Mettre l'élève au centre du système, c'est placer les enseignants au coeur de nos préoccupations. Or, le métier va mal. Toute une partie de la communauté enseignante traverse une profonde crise de reconnaissance. La réalité est que l'école, telle qu'elle est aujourd'hui, n'est centrée ni sur l'élève ni sur les enseignants. Il suffit pour s'en convaincre de suivre le parcours des jeunes professeurs lors de leur première affectation : ce que l'on attend d'eux paraît soudain très éloigné de la promesse implicite entretenue par leur formation. Les enseignants ont un niveau de qualification, des responsabilités et des compétences de cadres, et se sentent traités comme de simples matricules par une bureaucratie administrative anonyme et contraignante.

Dans les dix ans qui viennent, nous devrons attirer plusieurs dizaines de milliers de nouveaux enseignants vers l'école. La seule vocation n'y suffira pas. Pas plus que l'argument de la sécurité de l'emploi : pour certaines catégories d'enseignants (qu'on songe aux disciplines scientifiques, par exemple), l'école se trouvera en concurrence directe avec les besoins de recrutement dans le monde de l'entreprise. Libé 22/09/03

"Aucune autre profession en France n'est soumise à une attente aussi massive"

Jean-Pierre Obin, inspecteur général

Le Monde 06/09/03

Extraits

Les enseignants sont soumis à des exigences et à des attentes sociales très fortes de la part des parents qui veulent que leurs enfants réussissent. Si cela n'est pas le cas, ces derniers peuvent en faire peser la responsabilité sur les professeurs qui doivent faire face aux frustrations, parfois à l'agressivité des familles. Aucune autre profession en France n'est soumise à une attente aussi massive. D'autant que les conditions de travail se diversifient de plus en plus. Qu'y a-t-il de commun entre enseigner dans une école de banlieue, dans un collège rural ou dans un centre-ville privilégié ?

Enfin, les professeurs sont pris dans une contradiction entre leurs idéaux professionnels, qui visent à une démocratisation de l'enseignement, et la réalité de ce à quoi ils sont confrontés, à savoir les classes hétérogènes, les élèves en difficulté et la violence scolaire. Cette dissociation place les professeurs devant un vrai paradoxe entre leur rêve démocratique et certaines conséquences de la démocratisation. Le Monde 06/09/03

Voir le Rapport "Enseigner, un métier pour demain" et ses annexes

http://www.education.gouv.fr/rapport/obin.pdf

http://www.education.gouv.fr/rapport/annexobin.pdf

Les enseignants français mieux lotis que leurs collègues européens

Le Monde 06/09/03

Extraits

Selon un rapport d'Eurydice, le réseau d'information sur l'éducation en Europe, les professeurs bénéficient d'un statut très protecteur et leur temps d'enseignement est plutôt moins lourd que dans le reste de l'Union européenne. Mais leur niveau de vie est souvent plus faible. Fonctionnaires, employés par l'Etat, les enseignants français bénéficient d'un niveau élevé de sécurité de l'emploi, comparé aux autres pays européens. Les licenciements restent en effet limités aux seules fautes professionnelles. Même dans ces situations, les enseignants demeurent protégés : "Généralement, les problèmes d'incompétence professionnelle sont réglés par une affectation à un poste n'impliquant pas de charge d'enseignement ou par une mutation dans un service de l'administration" Le seul critère de comparaison du temps d'enseignement annuel se révèle favorable aux professeurs français : avec 540 heures d'enseignement annuel pour les agrégés et 648 heures pour les certifiés, leurs obligations apparaissent nettement inférieures à celles de leurs collègues allemands (entre 865 et 1 072 heures) par exemple. Au Royaume-Uni, par exemple, les professeurs de collège doivent assurer 32,5 heures de présence en moyenne chaque semaine. La situation est similaire en Espagne (environ 30 heures hebdomadaires), en Suède (35 heures) ou en Grèce (30 heures). Les tâches demandées aux enseignants sont alors beaucoup plus larges.

La situation de la France apparaît bien moins avantageuse sur le plan salarial. La rémunération d'un professeur français en début de carrière (qui touche 98 % du PIB par habitant) est plus faible que celle de ses collègues anglais (110 %), grecs (122 %), espagnols (145 %) et surtout allemands (153 %). Le Monde 06/09/03

L’impossible métier

Jacques Julliard

Nouvel Obs 22/05/03

Extraits

Les profs n’en peuvent plus parce qu’ils se sentent à la fois humiliés par leurs élèves et réduits par la société au rôle de flics de la jeunesse. Le message est clair: enseigner est devenu, littéralement, une tâche impossible

La réforme de l’enseignement n’est plus aujourd’hui affaire de structures, ni même de crédits, mais de psychologie: on doit savoir que l’Education nationale est un grand corps psychotique, où tous, enseignants, élèves, parents, sont des écorchés vifs, des organismes en proie à l’inquiétude, aux peurs collectives et aux fantasmes: d’où le recours continuel à la diabolisation, au bouc émissaire, à la rumeur, à la théorie du complot.

Comment faire une école juste dans une société injuste? Comment transmettre les valeurs de l’humanisme dans une société dominée par les valeurs de l’argent? Les enseignants sont à la fois les symptômes de la crise et les héros de la révolte. Archaïques et héroïques. Mais pour se faire entendre, ils doivent afficher la confiance dans leurs valeurs.