E&Dhistoire

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Le cahier n° 1 paraît en janvier 1985 avec une préface et une postfacecahier n° 1 qui ne demanderaient qu'un léger toilettage pour définir encore l'esprit de notre association, née le 19 mars 1984.

(voir sommaire et téléchargement)

EN PRÉFACE...

 

«Éducation et Devenir» exprime un courant de pensée et une ligne d'action qui rassemblent - et rassembleront certainement de plus en plus - tous ceux qui, enseignants de toutes fonctions, ont agi et continuent d'agir, avec volonté et conviction, pour que le Collège et le Lycée répondent aux nécessités et aux impératifs de notre époque, afin que l'un et l'autre apportent aux adolescents, par-delà l'instruction et au-delà de la scolarité, la formation indispensable à leur réussite ultérieure personnelle.

Dans cette perspective, ces enseignants, professeurs, chefs d'établissements, et tous leurs collaborateurs et partenaires, ont tout mis en œuvre pour que cette formation soit à la fois celle de chacun et celle de tous. 

Ainsi est née une sorte de communauté de pensée, d'action et de conviction, invisible mais bien réelle, qui peut se retrouver désormais dans notre association et s’exprimer dans les cahiers d'«Éducation et Devenir». 

Et voici le premier cahier sur «Les Conservatismes dans le système éducatif » dont la parution précède notre colloque national de mars 1985 sur «I'Enseignement de masse : données et perspectives». 

La massification de l’enseignement du Second Degré, plus spécialement au niveau du Collège, impose de repenser cet enseignement ; mais il y a les freins, non pas du conservatisme, mais de tous les conservatismes qui s'expriment sous des formes variées, souvent d'ailleurs opposées, parfois même contradictoires, mais qui se retrouvent dans une même finalité ne rien changer. 

Et c'est /à le souci de tous les enseignants qui travaillent souvent depuis longtemps à l'avènement d'une école de la réussite pour chacun ; ils se sont déjà beaucoup engagés dans le cadre de leurs responsabilités sur le plan pédagogique et sur le plan éducatif qui, en définitive, n’en font qu'un. 

Ce souci - un souci qui pourrait conduire au doute ou au renoncement - s'est clairement et vivement exprimé au cours de notre Assemblée Générale constitutive du 19 mars dernier. 

Ainsi, dès mai 1984, le thème de ce premier cahier « Les conservatismes dans le système éducatif » s’est imposé à la demande même des premiers adhérents venus de 18 académies. 

Nous la traiterons avec simplicité, avec l’expérience que nous vivons, les observations que nous avons faites et les enseignements que nous avons dégagés ; nous sommes des praticiens qui nous exprimons avec une franchise un peu mordante, mais le temps n’est-il pas de parler net ? 

Nous nous exprimons avec la certitude qu’un jour ou l’autre s’imposera un Enseignement du Second Degré qui, rénové et repensé, répondra aux données de son temps et à l’appel de sa jeunesse.

 

Ont participé à ce 1er cahier : Gérard Astier, Olivier Bailly, Monique Barlet, Alain Bouchez, Claude Brie, Huguette Charmetant, Albert Comet, Raymond Mallerin, Alexandre Martin, Danièle Marinod, Jean-Michel Mercier, Jean-Louis Perier, Gérard Raynal, Lucien Rucelli, Maurice Vergnaud, Monique Villejame.

 

La Postface garde toute son actualité : 

La transmission des connaissances ne prend toute sa valeur et son efficacité que si l’on admet de :

 

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ne pas séparer instruction et éducation, concepts complémentaire, l’un se dévalorisant sans l’autre ;

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ne pas caricaturer la notion d’éducation qui n’est ni laxisme ou activité ludique, ni permissivité ou laisser aller, mais qui donne au contraire toute leur place aux valeurs éducatives de base, indispensables dans une démocratie, que sont le travail, l’effort, la rigueur, la volonté, le respect de l’autre, le sens de la vie sociale et de la responsabilité ;

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ne pas dissocier chez l’élève les éléments constitutifs de sa personnalité (dimension intellectuelle, culturelle, technologique, affective et sociale) dont seule la prise ne compte globale permet d’assurer sa réussite ultérieure ;

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ne pas opposer, donc, savoir, savoir apprendre, savoir faire et savoir être, qui ne sont que des aspects complémentaires d’une même action d’instruction et de formation ;

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ne pas limiter la notion de réussite aux données scolaires traditionnelles mais l’élargir à toutes les potentialités de l’élève, dans tous les domaines, déterminantes pour son avenir, son niveau de formation et l’affirmation de ses aptitudes ;

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ne pas abandonner les notions d’équipe, de responsabilisation,de projet et d’autonomie de l’établissement, qui constituent autant de facteurs de dynamisme et de réussite pour les Collèges et les Lycées ;

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ne pas confondre élitisme et démocratie ; dans un enseignement démocratique, dégager une élite – impératif nécessaire – ne doit pas conduire à renoncer au devoir de donner à chaque élève toutes ses possibilités de réussite et de promotion ;

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ne pas refuser l’écoute de la génération actuelle des jeunes et admettre que leur appel et leurs besoins ne s’identifient pas à ceux de la génération précédente.

 

Un constat général s’impose : si l’enseignement du second degré, dans ses objectifs et son organisation, n’a pas changé fondamentalement, de nouveaux problèmes se posent à lui.

On croit les résoudre en revenant à ce qui en fait n’a pas réussi et en rompant avec une évolution qui ne fait que commencer ; faute de temps et compte tenu des pesanteurs, elle n’a pu être généralisée alors qu’elle a fait ses preuves partout où elle a été sérieusement engagée.

Il est donc essentiel de ne pas briser le courant de rénovation qui a su prendre en compte les vrais problèmes des Lycées et des Collèges.

 

Le 20 octobre 1984

 

 

 

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