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janvier 2000
de Soheib Bencheikh
Cet ouvrage est à mettre entre toutes les mains.
La voix d’un musulman de France s’élève pour définir la place de la religion de 4 millions de personnes dans un pays occidental de tradition, de civilisation judéo chrétienne. Leur insertion est difficile : elle est freinée par des préjugés réciproques souvent entretenus, par des comportements archaïques, par des dogmatismes, : celui d’un certain clergé et celui de beaucoup d’imams auto proclamés, sans statut officiel. L’auteur n’est pas tendre non plus pour les représentants médiocres de la communauté musulmane.
Soheib Bencheikh consacre la première partie de son ouvrage au concept de laïcité “ imprécis ” dit-il et intraduisible en arabe, en persan ou en turc, confondu avec “ scientisme ”. Pour lui la laïcité n’est pas autre chose que “ la neutralité positive de l’autorité publique devant les croyances ” : “ elle transcende tout compromis ”. Les lois laïques assurent ainsi le libre exercice des cultes, de tous cultes.
Le rejet constaté de l’islam a des sources multiples : historiques, sociales, politiques. La laïcité peut contribuer à endiguer ce rejet dangereux pour les courants musulmans contraints à l’enfermement et favorisant la radicalisation.
On peut regretter que l’auteur ne soit pas suffisamment attardé sur le rôle éminent de l’école qui rassemble et qui favorise la rencontre. Il souligne simplement et justement l’insuffisance d’une information sur toutes les religions aux élèves de l’école laïques. Soheib Bencheikh nous renseigne avec clarté sur sa religion pratiquée aujourd’hui en occident. Cette présence parfois spectaculaire nous invite à mieux connaître sans préjugé.
Georges Roche - Académie de Lyon