Sans Papier

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Rentrée des classes sur fond de défense des sans-papiers

 

Reuters 04/09/06

Extraits

Plusieurs milliers d'élèves étrangers, enfants de parents sans papiers, retrouvent aussi les bancs de l'école. Le réseau Education sans frontières (RESF) s'inquiète pour certaines familles, déboutées de leur demande de régularisation administrative, qui risquent une expulsion immédiate.

D'autres familles, dont les dossiers sont en cours d'examen, ne seront pas fixées sur leur sort avant plusieurs semaines.Reuters 04/09/06

Plus de 12 millions d'élèves font leur rentrée, dont des millliers d'enfants de parents sans-papiers Le Monde 04/09/06

A Chalon-sur-Saône, une fillette doit rester cachée avec sa mère clandestine. Sylvia, 4 ans, sans-papiers au ban de l'école Libé 04/09/06

Pour RESF, 50 000 élèves menacés Libé 04/09/06

A Paris, la rentrée scolaire des familles sans-papiers Le Monde 05/09/06

Avec ou sans papiers, ils ont fait leur rentrée Ouest-France 05/09/06

Scolaires sans-papiers : la force du réel

Yves ROLLIN

Président de l’association Education & Devenir

D’une annonce de campagne électorale à l’émergence d’une réalité de terrain : il y a là l’écart qui sépare la surface-  un calcul politique- de la profondeur - les liens vécus dans leurs rapports quotidiens par nos concitoyens.

Réjouissons-nous de constater que les communautés scolaires se mobilisent autour des élèves menacés d’expulsion !

Notre association « Education et Devenir », groupe de réflexion, de liaisons et de propositions, affirme dans sa charte que « l’Ecole, par son travail auprès de l’élève est un vecteur de cohésion sociale, le principal creuset de la volonté politique de vivre ensemble, le lieu du développement et de l’épanouissement de la personnalité de chaque enfant ».

Comme d’autres associations et groupes de pensée elle ne saurait accepter que ceux-là mêmes qui depuis des années vivent naturellement dans le cadre d’une institution fondée sur l’universel, le dépassement des cloisonnements politiques, religieux et communautaires soient tout-à-coup étiquetés, montrés du doigt, discriminés… Comment des responsables éducatifs qui depuis des décennies accomplissent la mission d’accueil de tout enfant présent sur le territoire pourraient-ils du jour au lendemain se transformer en dénonciateurs de ces mêmes enfants et renier ce qui fait le cœur de leur engagement ? Comment pourraient-ils accompagner la montée des intolérances ?

 

La maîtrise de l’immigration est un objectif incontournable. Elle relève d’abord d’un vrai partenariat avec les pays concernés et d’une politique mondiale solidaire.

Une politique qui, d’une part, se donne pour objectif d’attirer les élites des pays pauvres, et d’autre part, prescrit autoritairement  des mesures allant à l’encontre des solidarités naturelles existant bien au-delà des clivages politiques et vécues à la base par la population est vouée à l’échec.

Le silence assourdissant des autorités de l’Education Nationale sur ce sujet traduit d’ailleurs un réel malaise.

 

Notre association prône une refondation de la démocratie par la prise en compte et l’accompagnement des expériences de terrain : nous suggérons aux gouvernants d’accorder plus d’attention et de confiance à la dynamique d’accueil et d’intégration  présente depuis longtemps dans les établissements scolaires de notre pays.

DSK: l'expulsion d'élèves "contraire aux valeurs d'accueil" françaises

 

AFP 30/07/06

Extraits

L'ex-ministre organisait avec RESF (Réseau Education Sans Frontière) à Sarcelles une journée de solidarité en soutien aux enfants et aux familles menacées d'expulsion.

"Il est contraire à nos valeurs de terre d'accueil de renvoyer des enfants du sol de la République française chez eux, d'autant plus que chez eux, c'est ici!", a lancé le député

Cette "fête de la fraternité" s'est déroulée de 12hOO à 17h00, sous le slogan: "13 jours avant le 13 août", date à laquelle les dossiers de demandes de régularisation de familles sans papier devront avoir été déposés dans les préfectures.

"C'est notre culture qui partira avec ces familles" a déclaré François Pupponi, maire socialiste de Sarcelles, ville dont 40% de la population est issue de l'immigration.

"Il n'est pas honteux de reconnaître qu'on s'est trompé", a encore dit DSK à l'adresse de Nicolas Sarkozy, ou "peut-être est-il question d'agiter des thèmes qui font peur comme l'immigration, l'insécurité (...), et de semer la discorde entre les Français, afin de diviser pour mieux régner". AFP 30/07/06

Sans-papiers: cent mille signatures à l'Elysée

Reuters 13/07/06

Extraits

"Les signataires de la pétition représentent la générosité et l'avenir face à l'étroitesse chauvine des gouvernants", a déclaré à Reuters Richard Moyon, porte-parole de RESF.

"On s'adresse à Jacques Chirac par défaut", a déclaré Richard Moyon. "M. Sarkozy va un peu à la dérive sur le dossier de l'immigration, il prône la fermeté un jour, l'humanité le lendemain. Quant à M. Villepin, il est disqualifié aux yeux de tout le monde."

"Les différences d'application que nous relevons d'un point à un autre du territoire nous conduisent à dénoncer les inégalités de traitement dont sont victimes les personnes pouvant se prévaloir de la circulaire", précise l'organisation.

"Chaque préfet est roi dans son royaume", a estimé Richard Moyon. "Certains refusent les Roumains, d'autres les Béninois, ou les couples dont l'un des membres n'est pas régularisé..."

RESF prévoit d'organiser des dépôts collectifs de dossiers à Paris le 26 juillet et le 10 août, ainsi qu'une campagne d'envoi de cartes postales à Nicolas Sarkozy. Illustrées par le dessinateur Tignous, celles-ci sont à adresser au "ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, ministre de l'Aménagement du territoire et ministre de la chasse à l'enfant et aux jeunes majeurs". Reuters 13/07/06

Klarsfeld et «le chat perché»

Daniel SCHNEIDERMANN

Libé 07/07/06

Extraits

Sur toutes les ondes ou presque, on a entendu cette semaine l'avocat Arno Klarsfeld, nommé médiateur par le ministre de l'Intérieur dans le dossier des expulsions d'enfants. Et, par exemple, justement, un matin sur France Inter. Ce fut un détestable moment de flou et d'embarras. Hésitations, points de suspension, incertitudes. Des enfants, oui ou non, seront-ils expulsés ? Oui. Non. Peut-être. Certainement pas cet été, mais tout de même. La quasi-totalité des enfants va voir sa situation régularisée, mais il se peut que. Rien avant le 13 août, sauf si. On procédera avec tendresse, et humanité. Toute l'humanité possible. Etc.

Ce nom, Klarsfeld, et ces pauvres tentatives d'échappatoires, accolés à ces mots, enfants expulsés. Qui l'a voulu, ce raccourci, ce télescopage ?

Sarkozy, tout à son souci schizophrène de donner des gages à l'électorat lepéniste sans se laisser coller l'étiquette de l'inhumain chasseur d'enfants, vient de [lui] confier une incertaine mission de «médiateur».

L'indignation de principe des éditorialistes contre les expulsions d'enfants n'a pas désarmé, mais elle épargne Klarsfeld et ses gaffes. Quand l'avocat, au micro de Sud Radio, le 30 juin, décrit comme le non régularisable-type «quelqu'un qui arrive avec un enfant de quinze ans, l'inscrit tout de suite au lycée, et qui fait chat perché, vous ne pouvez plus me toucher», cette scandaleuse boutade n'est dénoncée par aucun grand média. Libé 07/07/06

Sans-papiers : "La quasi-totalité des enfants vont voir leur situation régularisée" déclare le médiateur Arno Klarsfeld

Le Monde 04/07/06

Extraits

Interrogé sur une éventuelle "chasse aux enfants", M. Klarsfeld s'est défendu en affirmant qu'"il n'y aura pas de chaises vides à la rentrée dans les classes". "Tous les cas que je vois à la télévision d'enfants risquant d'être expulsés sont immédiatement régularisables. S'ils se présentent avec leur famille à la préfecture, ils seront régularisés. La quasi-totalité des enfants vont voir leur situation régularisée", a-t-il ajouté avant de nuancer : "Le problème de l'Etat est le suivant : si on régularise tous les parents des enfants [sans papiers] qui sont scolarisés, cela revient à dire que les frontières de la France sont ouvertes et que tout le monde peut rentrer puisqu'il suffit de rentrer avec un enfant, de le mettre à l'école."

Les rendez-vous fixés par les préfectures, uniques et individuels, doivent s'échelonner tout au long de l'été et peut-être jusqu'aux premiers jours de septembre, même si certains enfants auront déjà repris l'école. Le Monde 04/07/06

Sarkozy: "tout le monde ne sera pas régularisé" AFP 03/07/06

Plus d'un siècle de désobéisseurs

L'idée théorisée par Thoreau est un concept à géométrie variable

Libé 30/06/06

Extraits

Pourquoi des parents, même de droite, se dressent contre les expulsions d'enfants ? «Parce qu'autant le lien insécurité/immigration est abstrait, autant les visages de ces enfants renvoient à la solidarité concrète», explique Patrick Viveret, philosophe et magistrat à la Cour des comptes. Le sociologue Edgar Morin confie, lui, y voir «un sursaut moral, un sursaut de morale, parce qu'on touche, là, à l'intime». Il dit : «Une sensibilité collective découvre ce qu'il y a derrière des lois arbitraires et brutales, idéologiques et cyniques.» Morin ose même le rapprochement avec l'élan de générosité qui a suivi le tsunami : «La même idée de solidarité liée à la séparation d'enfants de leurs proches.»

Une utilisation ciblée de l'arme pacifique de la désobéissance civile s'impose. Patrick Viveret : «Il faut être précis en maniant cette arme citoyenne car, si on la banalise, on la tue ; si on la multiplie, on la galvaude.» Tout dépend, là encore, comment il est utilisé. «Le désir de désobéissance en démocratie paraît au mieux capricieux, un luxe, au pire irresponsable, et un danger, estime Sandra Laugier. Sauf quand le gouvernement enfreint un tabou : les valeurs universelles.» Pour  Viveret, «la ligne de crête de la désobéissance, c'est la lutte contre l'inhumanité». Libé 30/06/06

Pour la LDH, Me Klarsfeld mène "une opération de diversion médiatique"

 

AFP 30/06/06

Extraits

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a estimé vendredi que la déclaration de l'avocat Arno Klarsfeld, assurant qu'il n'y aurait "pas d'expulsions cet été" de parents d'enfants scolarisés, était "une annonce fantaisiste", dans le cadre d'"une opération de diversion médiatique".
Arno Klarsfeld, nommé mercredi "médiateur" national pour favoriser l'harmonisation des décisions préfectorales sur le séjour des étrangers en situation irrégulière, parents d'enfants scolarisés, a assuré vendredi au micro de Sud radio: "Les familles ont jusqu'au 13 août pour déposer un dossier (...), il n'y aura pas d'expulsions qui seront effectuées cet été".
"La nouvelle serait excellente si elle était sérieuse", commente la LDH
"Une petite opération de communication met aujourd'hui en avant M. Arno Klarsfeld, qui n'a aucun pouvoir sur les préfets ni aucune expérience sérieuse en la matière". AFP 30/06/06

Elèves sans papiers: La Ligue de l'enseignement s'opposera aux expulsions AFP 30/06/06

Enfants sans papiers: création d'un comité de vigilance parlementaire AFP 30/06/06

Lettre des secrétaires généraux CFDT, Unsa et CGT au Président.

L'intérêt de l'enfant

 

Libé 29/06/06

Extraits

La circulaire du 13 juin 2006 du ministère de l'Intérieur prévoit la reprise des expulsions pour les familles qui ont pu bénéficier d'un sursis jusqu'à la fin de l'année scolaire. Elle autoriserait la régularisation d'une partie des familles concernées.

A compter du 1er juillet, ces enfants et leurs parents redeviennent expulsables. Ils risquent, alors, de voir s'accentuer leur situation de précarité de logement, d'accès aux soins et à partir de la rentrée prochaine ils seraient privés de l'accès à l'éducation en France, alors même que souvent ils ne connaissent pas la langue de leur pays d'origine et seraient donc étrangers aussi là-bas.

La situation de ces familles nous concerne tous, pour des exigences humanitaires certes, mais aussi pour l'intégration future de ces jeunes étrangers dans la communauté nationale.

Quelle image du «vivre ensemble» offrirait-on à ces futurs adolescents et jeunes adultes et quelle représentation des valeurs qui fondent la société française, si la République les condamnait à vivre dans la précarité et la peur d'une situation qu'ils n'auront pas choisie ? Libé 30/06/06