Cahier 10 La classe de 2de une classe difficile

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Sommaire

et

Présentation

Les cahiers d'Education & Devenir n° 10

Décembre 2007

 

La classe de seconde

une classe difficile ?

15 €

Responsable du cahier Françoise Sturbaut (Groupe de liaison, de réflexion et de propositions de l'Académie de Lyon)

En complément : L'aide individualisée, une recherche-action en seconde

     

 

  Introduction Françoise Sturbaut, proviseurs adjointe
     
États des lieux : constats et témoignages  
 
bulletÀ peine un élève sur deux réussit du premier coup

Bernard Hoarau, professeur d'EPS

 

Relations pédagogiques

 
 
bulletDeux portraits de classes de seconde où les élèves ne veulent pas apprendre
Bernard Hoarau, professeur d'EPS
 
bulletDeux portraits d'élèves de seconde professionnelle
Martine Tauszig, proviseure honoraire
 
bullet

Les difficultés de la classe de seconde Présentation du contexte

Claude Rebaud, proviseur
 
bulletPoints de vue d'élèves
Martine Langanay, professeure
 
bullet

Réussir le doublement en classe de seconde Récits d'expérience

Florence Conio-Minssieux, proviseure adjointe
     

États des lieux : réflexions

   
 
bulletTravail, motivation, projet : quelle interaction ?

Anne-Rafaèle Collomb, conseillère principale d'éducation

 
bulletQuelle seconde de détermination ?
Georges Roche, Éducation & Devenir, Lyon
 
bullet Orientation et hiérarchisation des filières
Marco Attal, inspecteur de l'orientation

 

   
Quelles secondes pour demain, dans quels lycées ?  

 

bulletLa classe de seconde vue par Philippe Meirieu, professeur des universités de Lyon
Claude Rebaud, proviseur
     

Nos propositions pour l'avenir

 
 
bulletPour une écologie de la réussite
Michel Develay, professeur émérite des universités de Lyon

 

bulletL'injuste poids de l'échec scolaire
Marie-Paule Luciani, proviseure adjointe
 
bulletDu cadre européen des langues au lycée de demain

Françoise Sturbaut, proviseure adjointe

 

bulletOn en a longtemps rêvé, ça a marché
Martine Tauszig, proviseure honoraire
     

 

Conclusion Claude Rebaud, proviseur
     

Introduction
Françoise STURBAUT

 

La classe de seconde est emblématique du passage ou plutôt de l'accession au lycée. Pour d'aucuns, ce n'est plus l'entrée au lycée et donc le passage en seconde qui posent problème, mais bel et bien cette première année et donc sa réussite.

 

 

Mais tout d'abord de quelle seconde - de quelles secondes - parle-t-on ? Du seul lycée général et technologique ou aussi du lycée professionnel ? Des secondes d'aujourd'hui ou de celles que l'on rêve pour demain ?

Si l'élève est au centre - ce qui est encore et toujours fondamental à nos yeux -, il est au centre de nos préoccupations, de nos réflexions, de nos inquiétudes et de nos espoirs. C'est pourquoi, une fois les statistiques posées. Les chiffres établis, c'est du côté des élèves que nous nous sommes d'abord penchés. Du côté de leur vécu au quotidien de cette classe de seconde, si dure parfois, si décourageante, puis du côté de leur orientation. Car, en soi, qu'est-ce que cette classe de seconde ? Un palier d'orientation et de détermination, nous disent les textes officiels. Une étape à franchir, souvent vécue comme un vrai parcours d'obstacles.

Pourtant, les acteurs - enseignants, conseillers d'orientation, chefs d'établissement, parents, élèves, etc. - se mobilisent, parfois maladroitement, mais toujours avec conviction, pour venir à bout de cette lutte, et pour que l'élève en sorte vainqueur. Pourtant, les chercheurs (qu'ils soient sociologues, chercheurs en sciences de l'éducation, pédagogues, etc.) examinent les questions de motivation, de travail, de représentations des filières (la filière professionnelle étant toujours la plus dévaluée), posent les bases d'une meilleure justice scolaire.

Le système tout entier ne serait-il pas alors à repenser ? Un lycée unique (celui de Philippe Meirieu) se dessine. Utopie? Retour en arrière ou solution au piétinement actuel - pour ne pas dire à la régression ? Des propositions jaillissent : ni révolutionnaires  ni  réactionnaires.   Dans l'univers de l'éducation aussi, depuis longtemps, toutes les planètes ont été découvertes. Mais certaines, explorées seulement pour partie, peuvent encore produire de belles solutions.

Initialement, ce cahier devait s'intituler L'Échec en seconde ; il est cependant très vite apparu que la difficulté ne pouvait se poser comme une fin en soi de notre réflexion, mais comme une question à dépasser. Réussir en classe de seconde est un enjeu tant individuel qu'institutionnel et politique : il y va de notre crédibilité d'éducateur et de citoyen. En ce début de XXIe siècle, nous devrions pouvoir garantir à chacun l'accès à une seconde qui lui convient, qu'il a choisie et qui le mènera, à plus ou moins brève échéance, sur la voie d'une réalité professionnelle riche et plurielle.

A peine un élève sur deux réussit du premier coup...

 

L'observation régulière des données statistiques sur l'orientation permet de suivre le parcours d'un élève type durant le second cycle (collège, lycée). Plusieurs enquêtes académiques, à l’initiative des rectorats, ou nationales, à l'initiative de la DGESCO1, affinent l'analyse des bilans d'orientation et du devenir des élèves à chaque palier d'orientation, à la fin de la sixième, de la quatrième, de la troisième et de la seconde, en évaluant l'écart « entre les demandes des familles et les décisions d'orientation rendues par les chefs d'établissement ». Ces enquêtes s'intéressent aussi aux différentes procédures d'appel, à la répartition des choix entre filles et garçons, selon la filière choisie en fin de seconde.

   

Relations pédagogiques

Deux portraits de classes de seconde où les élèves ne veulent pas apprendre...

 

Le premier de ces portraits décrit des élèves d'une seconde générale, revendiquant le droit de bavarder, et illustre la délégation des responsabilités, selon le précepte de Bachelard : celui qui reçoit un enseignement doit à son tour le dispenser. Le second texte présente des élèves de seconde professionnelle, écorchés vifs de la vie, face aux débuts difficiles d'une jeune stagiaire. Il illustre le cheminement, ô combien difficile, du travail sur soi pour comprendre l'autre.

   

Les difficultés de la classe de seconde

Présentation du contexte

 

L'analyse qui suit résulte de l'exploitation de réponses à des questionnaires adressés soit à des élèves de seconde générale et technologique en difficulté après une scolarité complète en collège, soit à des élèves de seconde professionnelle en situation de réussite après une scolarité un peu chaotique en collège. Cette expérience a été conduite de 2004.

   

Réussir le doublement en classe de seconde

Récits d'expérience

 

« Le doublement est un droit, pas le triplement. » injonction terrifiante, lorsqu'eile en résonance avec les taux toujours trop élevés de non-passage en première. Elle imposes en quelque sorte !a réussite aux élèves, mais aussi aux équipes qui les entourent.

   

Travail, motivation, projet : quelle interaction ?

 

Trois lycées d'enseignement général et technologique de l'académie de Lyon (établissements de la banlieue Est de Lyon) se trouvent confrontés à une même problématique : le taux de non-passage de seconde en première est élevé - jusqu'à plus de 30  dans certains établissements et certaines classes - et les redoublements, peu efficaces et coûteux pour la collectivité, n'améliorent guère la situation.

   

 Quelle seconde de détermination ?

 

Le problème de l'échec n'est pas nouveau : il est né avec le collège unique et l'orientation déterminante des élèves en fin de classe de troisième. Le témoignage suivant fait état d'une expérimentation engagée en 1974 au lycée Emmanuel-Mounier de Grenoble et dans quelques établissements en France, avec des différences notables entre eux, quant à la forme définie et au déroulement des expériences.

   

 Orientation et hiérarchisation des filières

 

L’orientation scolaire est un fait social par excellence. Elle conclut le lent processus de la concrétion de l’histoire scolaire de l'élève et de l'histoire sociale de l'individu. Le palier de la classe de troisième, à ce titre, est édifiant.

   

La classe de seconde vue par Philippe Meirieu

Professeur des universités de Lyon

 

Dans École : demandez le programme ! Philippe Meirieu propose une refonte du lycée. La classe de seconde constitue un axe essentiel de son projet, qui s'inscrit dans le chapitre intitulé « Pas de course pour l'orientation ! Pour une éducation aux choix, vers un lycée ouvert à tous ». Cette contribution se propose d'en rendre brièvement compte.

   

 Pour une écologie de la réussite

 

L'écologie s'intéresse aux interrelations entre les différentes espèces vivant dans un environnement donné. L'étude écologique d'une prairie implique de recenser les différentes espèces qui y séjournent et de comprendre quels liens les unissent. Je propose ainsi de regarder l'établissement scolaire comme le lieu d'interactions entre plusieurs catégories d'acteurs pour aider les élèves à se socialiser à travers les apprentissages qui s'y déroulent. Car en effet le projet de l’école est bien la soclailsation par l'étude : apprendre ensemble, aujourd’hui, pour vivre ensemble demain.

   

 L'injuste poids de l'échec scolaire

 

François Dubet, dans un article publié par le Monde voilà près d'un an, nous met en garde contre trois illusions : l’illusion passéiste -- dont les récentes échéances électorales  nous ont montré la prégnance : tout était tellement mieux avant... -; celle, ensuite, selon laquelle tout ne serait qu'affaire de moyens; celle, enfin, moins couramment pointée, qui postule que justice scolaire et égalité des chances recouvrent une seule et même notion. Nous présentons ici les grandes lignes de cet article, assorties de nos commentaires et de nos conclusions.

   

 Du cadre européen des langues au lycée de demain...

 

En septembre 2007, se met en place, en collège et en lycée, le « cadre européen des langues ». Ce sera encore pour ceux qui ie souhaitent, minoritaires, à titre expérimental. Dès la rentrée 2006, sans trop savoir où ils allaient, à quelle révolution (mais de révolution, ils n'en voyaient pas encore !) ils accordaient leur crédit, d'aucuns s'y iancés avec une ardeur enthousiaste, avec l’impression, positive s'il en est, de quelque chose de « nouveau ».

   

 On en a longtemps rêvé, ça a marché...

 

Nous sommes dans les années 2050.., Une révolution copernicienne s’est produite à l'école, à tous les niveaux. Suite à quel événement ? À quel moment précis ? Nui ne sait plus...

   

 Conclusion

 

II n'est pas de bon ton de se référer aujourd'hui à Claude Allègre. Il a fallu en effet beaucoup de temps pour gommer nombre de ses déclarations excessives. La lecture de ce cahier vérifie pourtant l'une de ses hypothèses : la réflexion sur le lycée et sa transformation sont un bon angle d'attaque pour transformer l'ensemble du système éducatif. Celui que nous avons choisi est plus précis : la classe de seconde.

L'analyse d'un autre lieu de passage difficile comme la classe de sixième se serait probablement avérée tout aussi pertinente.