colloque 2005 : aperçu

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Enseigner :

autonomie et responsabilité des acteurs

 

Lyon

 

1, 2 et 3 avril 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N. B. Le texte qui accompagne ce reportage photos n'engage en rien E&D : seuls les Actes du colloque feront foi ; il n'a d'autre but que de donner un aperçu très partiel (partial ?) de ce colloque..

JF Launay

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Un directeur honoraire et un directeur actif du CRDP

Vendredi

1er Avril 2005

CRDP

Le recteur Morvan au côté du Directeur du CRDP et Alain Fouque er colloque : 1985 L'enseignement de masse

Après le mot d'accueil du Directeur du CRDP, M. Morvan, recteur de l'Académie de Lyon définissait les objectifs de la LOLF: plus d'intelligibilité, plus de transparence,plus de contrôle, mais aussi une démarche simplificatrice.

Il notait cependant que le pilotage par les performances pouvait entraîner une arithmétique illusoire car dans le champ éducatif il faut un temps de latence pour évaluer les effets d'une politique.

Puis José Fouque, Président d'E&D, présentait la problématique du colloque.

 

Enseigner dans les nouveaux contextes

Jean-Paul de Gaudemar

Recteur

Ces contextes nouveaux - LOLF, loi "Fillon", difficulté d'insertion dans le marché du travail , l'Europe - font que nous entrons dans le monde de l'incertitude. Prévention, principe de précaution se traduisent par un changement de perspective : la demande d'"assurance" s'étend à la gestion du "risque" scolaire ; éduquer aujourd'hui c'est faire en sorte qu'il y ait transmission pour tous.

La question cruciale est donc les 15 % qui échouent. Longtemps l'idée a prévalu que si un élève échoue, c'est de sa faute. Mais, comme en 1889 la loi sur les accidents de travail fonde le droit social en reconnaissant qu'ils ne sont pas obligatoirement de la faute du salarié, s'introduit ici l'idée d'une co-responsabilité de l'institution scolaire dans la réussite scolaire. Réussite qui peut se définir par une certification reconnue.

Les programmes, naguère, tenaient du sommaire de manuel : il fallait finir le programme sans s'interroger sur la façon dont il était assimilé. L'approche actuelle se fait par les compétences attendues des élèves.

La formation est une condition de plus en plus nécessaire de l'insertion mais de moins en moins suffisante : il n'y a plus de lien automatique formation-qualification-emploi. Ce qui se joue aussi dans l'entreprise est une approche individualisée de la notion de compétence au détriment des classifications.

Commence à s'instaurer l'idée d'une Europe de la formation (cf LMD) avec des objectifs stratégiques (2003). Mais comment atteindre ces stratégies à travers des politiques nationales ?

Au coeur du métier d'enseigner il y a le traitement individualisé de l'hétérogénéité : il faut bannir l'idée du "suivra qui pourra" ! On enseigne dans un collectif. On dit que l'enseignant est un "cadre", mais est-il cadre dans l'EPLE : ce n'est pas dans sa culture spontanée de participer à la construction collective d'une politique éducative.

 

         
Questions

 

 

 

 

Quelques consignes

 

 

Quel(s) homme(s) prépare-t-on pour demain ?

A-M Drouin-Hans

Université de Bourgogne

On peut rêver d'un homme délivré des superstitions et capable d'être heureux sans construire son bonheur sur le malheur des autres.

Il faut déceler les confusions qui créent des malentendus : autonomie-égoïsme, culture-valeurs, éducation-endoctrinement, formation-formatage...

L'homme de demain devra savoir gérer l'imprévu. On peut espérer qu'il garde la capacité d'étonnement.

Samedi

2 avril matin

Lycée Colbert

Dédicace

         

 

Table ronde animée par J-C Boulu, Principal, avec

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R. Dupré ,IA-IPR EPS ;

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Th. Saudejaud, Proviseur ;

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D. Debicki, Principale ; 

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R. Thollot, Professeur SES ;

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P. Petitjean, Professeur Bio-Technologie ;

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B. Ricard, Professeur de Sciences Physiques

 

 

Pilotage et enseignements

Si les dispositifs "périphériques" ont apportés des approches nouvelles, l'impression est que la "classe" résiste, que le cours reste une performance en soi. Malgré des professions différentes, peut-il y avoir des horizons identiques ? Peut-on construire la complémentarité des projets dans la solidarité des acteurs ?

Dans les LP, par le biais des stages, de l'ECJS, des PCPP, la mise en projet existe bien, même si elle se heurte aux réticences de certains professeurs un peu désarmés par manque de formation.

Il n'y a pas d'un côté la classe et de l'autre la société : la société est dans la classe. Le lien social qui se délite se traduit par la difficulté d'y vivre ensemble, la difficulté de prendre de la distance, la difficulté à se projeter dans l'avenir. L'angoisse de la performance se traduit par l'exigence vis-à-vis des profs.

Cohérence du projet et cohésion de l'équipe vont de pair. Le pilotage est pédagogique.

 
 
 
 

Les nouveaux enjeux

Philippe Meirieu

Citoyen et Militant pédagogique

 

 

La période n'est pas très positive : voici venu le temps de la régression, dans une marche forcée vers une école qui fonctionne à l'exclusion comme la voiture fonctionne à l'essence.

C'est le retour de la linéarité taylorienne. on nous donne le socle, mais pas la statue. Nous avons perdu politiquement, perdu sur la démocratie lycéenne, la place des parents, les TPE -alors même que l'IG en constatait le succès -une restauration de l'autorité de l'enseignant reposant sur la sanction collective, la menace de redoublement, l'IUFM et les concours...

Les rapports enseignants/personnels de direction ("l'administration") pourrait être vu à travers le foyer mythologique qui fait agir les gens : l'enseignant court vers une situation idéale d'un rapport de maître à disciple dans une transparence totale ; le chef d'établissement pense qu'il serait plus facile de gérer un établissement sans profs ! L'enseignant est légitimé par le sacrement initial : l'onction du concours. Le chef d'établissement n'obtient une fragile légitimité qu'après avoir rendu des comptes.

Le conseil pédagogique risque de n'être qu'un feuilletage supplémentaire s'il ne repose sur aucune fonctionnalisation comme pourrait l'être un collège des Professeurs Principaux.

Le pilotage par les résultats est inacceptable pour les enseignants. L'évaluation de l'OCDE (PISA) classe en tête la Finlande et la Corée : la question est bien de savoir par quels moyens sont obtenus les résultats. Les indicateurs doivent être conformes aux finalités.

 
 
 
     

  Samedi 2 avril après-midi

Lycée du 1er Film

 

     
Ateliers        
 
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La LOLF : culture de résultats, implications pédagogiques, globalisation des moyens, contractualisation.

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 Loi d’orientation et Ecole de la réussite pour tous : vrai ou faux consensus ? Diversification des parcours, modularisation des référentiels, individualisation des enseignements. Formation tout au long de la vie (incidences sur la formation initiale). Evaluation des compétences et culture de résultats.

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Collectivités territoriales et partenaires : leur rôle dans les projets et les stratégies pédagogiques et éducatives.

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Professionnalisation des acteurs : responsabilités, formation, métier, dimension personnelle, compétences, encadrement des personnels, évaluation.

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Autonomie de l’établissement et organisation de la réflexion collective sur les pratiques pédagogiques.

 
 
 
 
 
 

Chaque atelier était invité à poser deux questions au "grand témoin", Claude Pair : questions téléchargeables (format *.ppt)

Réception de la Ville de Lyon  
         
         

La fanfare à mains nues

de TRACTION AVANT cie

 

Dimanche

3 avril matin

Lycée Colbert

   
         

Claude Pair

Recteur, ancien Directeur des Lycées

Grand témoin

Claude Pair observe, malicieusement, que ce colloque est parti du contexte global pour ensuite s'attacher au système éducatif national, puis au niveau académique, aux établissements après, avant de s'intéresser aux acteurs.

Il rappelle ensuite la classification de Derouet sur les logiques qui animent le système éducatif :

bulletla logique civique qui cimente le système en refusant les différences et qui oppose le prof qui sait à l'élève qui ignore ;
bulletla logique domestique qui prend en compte les différences et est centrée sur l'élève ;
bulletla logique industrielle qui veut lier formation et emploi et se situe en termes de compétences, d'efficacité, de résultats.

Le contexte global est marqué par l'incertitude, la perte de confiance dans l'action des dirigeants, le desserrement  des contraintes, la montée de l'individualisme et le développement de l'esprit critique... L'école n'incarne plus l'universel comme elle se plaisait à le croire.

L'action politique a donc peu de prise. La LOLF, sorte de "méta loi" se veut un élément de réponse. Pour l'éducation nationale, outre un découpage en programmes pas très novateur, le premier paradoxe est que le rapport de performances des recteurs ou IA repose sur des résultats obtenus au niveau de l'établissement, le second paradoxe est que cette culture des résultats se heurte à "la liberté pédagogique de l'enseignant" que proclame la loi Fillon. Elle semble se caractériser aussi par un pilotage hiérarchique descendant où des objectifs nationaux seraient fixés sans se soucier de leur mise en oeuvre. Il repose sur une conception de l'autonomie de type soviétique d'une responsabilité des unités de base sans pouvoir.

Seul un pilotage concerté sera efficace.

 

La loi de 2005 emprunte à la logique civique (hymne national, bourses au mérite, retour aux méthodes qui ont fait leurs preuves...) et à la logique industrielle mais sans grande cohérence. L'objectif premier serait la réussite de tous les élèves mais dans le même temps l'élève est "responsable" de cette réussite. Les objectifs chiffrés n'ont pas de sens pour un enseignant ni pour un parent d'élève. Le socle commun n'a de sens que s'il fixe une responsabilité aux enseignants et à l'EPLE.

Être responsable, c'est reconnaître les partenaires et, en concertation avec eux, fixer des objectifs et, en fonction des résultats, apporter des corrections.

 
 

Françoise Clerc

Professeure des Universités

Liberté pédagogique et culture de résultats
Françoise Clerc reformule d'abord le thème : comment passe-t-on de la représentation de la liberté à celle de l'autonomie ?

La liberté, qui repose sur le libre arbitre, décide de l'action en utilisant des critères rationnels. Définition idéale car psychanalyse, marxisme ou structuralisme révèlent que le sujet est mû par autre chose qu'une pure rationalité.

L'autonomie fait l'objet d'un accord tacite sans être vraiment définie. Elle se situe au niveau des comportements collectifs et repose sur le travail en équipe et la contractualisation.

J. Baubérot (Laïcité 1905-2005, entre passion et raison) parlant de "sécularisation désenchantée" montre que l'on a basculé des devoirs de la personne à l'égard de l'Institution en droits de la personne vis-à-vis de l'Institution.

Une "professionnalisation" repose sur :

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des savoirs théoriques professionnels (pour l'enseignant : la Pédagogie)

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une représentation mentale de son action, ce qui suppose une réflexivité sur son travail.

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une image globale du système dans lequel s'inscrit son action.

On ne professionnalise pas : on se professionnalise.