Un débat sur l'école ?

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UN DÉBAT SUR L'ÉCOLE ?

Libre vagabondage et libre cours à quelques élucubrations…

Jean-Claude GUERIN

 

 

"Le monde souffre d'avoir trop de gestionnaires, pas assez de prophètes" (Régis Debray, sept 2003)

   
 

Jean-Claude Guérin vient d'atteindre la fatidique limite d'âge.

Après avoir commencé comme MA, puis AE, puis certifié d'Histoire géographie, enseignant en collège, lycée dont lycée technique par choix, militant syndical à la FEN d’abord, puis au sgen (parce que CFDT), il a été, de 1980 à 1986, Secrétaire national du sgen-CFDT. Après être revenu à l’enseignement, il fut ensuite chef d'établissement avant d'être appelé au cabinet de Robert Chapuis, Secrétaire d'état à l'enseignement technique, puis de son successeur, Jacques Guyard.

À l’Inspection générale, il s’est vu confier des missions sur les difficultés des élèves, la décentralisation, avant de rejoindre comme IGEN le groupe Enseignement primaire. Lui qui au sein de son organisation syndicale avait sorti une brochure en 1984 intitulée « L’innovation sort de l’ombre », était membre du Conseil à l’Innovation (CNIRS).

En 1984, il avait signé un livre aux éditions Syros : « Le nouveau collège, enfin ? »

Les extraits substantiels de ce texte, d'abord destiné aux "camarades (archéos), amis et collègues", ont été soumis à son auteur, avant mise en ligne.

   

Poursuivi depuis quelques temps par la monstrueuse limite d'âge, constamment refoulée, celle ci a enfin réussi à accomplir sa sinistre besogne et m'a atteint en juin dernier. Le petit sursis obtenu subrepticement jusqu'à cette rentrée ne peut plus être prolongé.

 Chaque voix a sa part de vérité; il n'y a pas que les mandarins ou les politiques (de droite, de gauche, députés ou sénateurs …) qui ont droit à la parole jusqu'à leur dernier souffle.

Et puis la " LA" (limite d'âge et non liste d'aptitude) ne peut aucunement signifier qu'il y a un âge limite à partir duquel vous ne pouvez plus avoir d'activités et que vous devez ainsi, à l'image des soldats qui se retirent ou fuient, signant la défaite, vous mettre à l'écart ou au rancart.

 

L'élève au centre des apprentissages

 

D'abord je l'ai déjà affirmé, parfois, il est vrai, sous des formes plus diplomatiques…Si j'ai attendu cette date du 23 septembre, en référence à l'an I,  pour adresser non un adieu mais un au revoir accompagné de tous mes encouragements, ce n'est pas seulement pour laisser un petit temps au temps mais aussi parce que pour beaucoup d'entre vous, contrairement à nombre de nos édiles, l'idéal républicain n'est pas une simple révérence sans conséquence mais une vraie référence fondée sur des valeurs et principes.

Malgré les difficultés de la tâche et, souvent, les incohérences administratives ou ministérielles, la plupart d'entre vous a ainsi essayé d'appliquer les orientations de la loi de 1989 et tenté d'expliciter l'enjeu et les conditions du développement de l'éducation dans une société et un monde en mutations profondes.

M'étant efforcé de ne pas pratiquer la langue de bois, je ne vais pas faire preuve d'angélisme: professionnel, je ne vais pas faire accroire que "tout le monde il est beau, il est gentil"…Pas plus chez les IEN que chez les enseignants, pas plus chez les chefs d'établissement que chez les chefs de service ou IA ou IPR, pas plus dans l'administration que dans l'Inspection générale, pas plus chez les syndicalistes que chez les journalistes… Je sais, aussi bien que vous, que nous ne sommes pas tous sur la même longueur d'onde, que nos investissements et nos motivations ne sont pas les mêmes, que certains (et certaines) travaillent beaucoup (parfois trop) tandis que d'autres mettent la pédale douce, faisant d'ailleurs parfois illusion.

 Mais, au delà des affinités, après avoir quitté des fonctions, je veux simplement apporter une impression d'ensemble, en m'appuyant sur les multiples échanges, entretiens, exposés, rencontres, débats, conversations… tenus, avec la grande majorité d'entre vous, dans des situations et cadres divers, institutionnels ou associatifs. C'était, c'est toujours, se préoccuper d'abord de l'élève qui apprend, l'élève qui est au centre des apprentissages, l'élève qui doit conquérir et construire son savoir. L'élève qui ne se dépouille pas de son vécu d'enfant ou d'adolescent dès qu'il franchit la grille… L'important n'étant pas de savoir si l'enseignant a survolé ou accompli le programme mais si l'élève possède les savoirs qui lui permettront d'être autonome et de choisir, qu'il a acquis les outils indispensables pour "réussir sa vie " (comme dit un essayiste contemporain) personnelle et professionnelle, qu'il dispose des bases pour exercer ses responsabilités de citoyen.

 

 

"Former l'Homme, le Citoyen, le Travailleur"

 

Aujourd'hui, sans aucune légitimité institutionnelle autre que celle d'un engagement, je me permet de faire part de réflexions fondées sur une expérience et des convictions. Ce n'est pas un bilan, encore moins une "leçon" (de quel droit?)

Mais je sais que la période qui s'ouvre ne sera pas de tout repos, tant sur les finalités de l'éducation et de l'Ecole que sur le plan des missions et responsabilités des divers professionnels et, notamment, des IEN. [1]

Le fameux débat public, réclamé depuis des années, mobilisera t- il ou se contera-t-on de grandes messes , sera-t-il sérieux ou superficiel, traitera-t-il des questions de fond ou de querelles médiatiques, sombrera-t-il dans le toujours plus ou abordera t-il le enfin mieux…?

Va-t-on continuer de se gargariser avec l'incantation républicaine (élitisme républicain, méritocratie, citoyenneté…) ou approfondir les réponses aux défis d'une éducation pour tous?

Serait-ce possible qu'enfin on reprenne la formule de Langevin Wallon (héritiers en l'occurrence de Jean ZAY): "former l'Homme, le Citoyen, le Travailleur". La reprendre, non pour y "coller" mais bien pour la resituer, non plus en termes (ou finalités) juxtaposés mais en termes indissolublement liés et interactifs dans une perspective d'éducation permanente (ou son avatar d'éducation tout au long de la vie) correspondant à la complexité de la pensée et de l'intelligibilité du monde.

En d'autres termes, Morin et Habermas .. et d'autres.

On peut en douter…

 

L'éducation n'est pas simple mais éminemment complexe

 

Contrairement aux croisés de la Culture ou aux Don Quichotte des "idées simples" comme à l'armée des "Faucon Yaka", l'éducation n'est pas simple mais éminemment complexe. Il faut donc douter, mettre tout à plat, et construire des propositions puis les débattre. C'est pourquoi on ne peut se contenter de dénoncer ni tomber dans une radicalité et une opposition au nom de la seule défense d'acquis mais qu'il faut prendre parti et avancer des suggestions réalisables. Si le débat s'enlise, nous pouvons le reprendre et le mener. L'initiative conjointe de la Ligue (de l'enseignement bien sûr, pas celle du parti de la grève), de la FCPE et d'Education et Devenir me semble adaptée : organisons nous mêmes ces débats sur l'Ecole que nous voulons.

 Mais construire ce n'est pas sombrer dans la nostalgie mythique, pour ne pas dire mystique ou mystificatrice ; ce n'est pas s'appuyer sur des stéréotypes ou des "émotions" (LA violence, l'Ecole ne fait pas, LA baisse de niveau, 25% d'illettrés…). Mais ce n'est pas  plus verser dans la modernité sans rivage, pour ne pas dire l'innovation pour l'innovation.

L'Ecole est, certes, en crise, reflet d'une société qui se cherche, mais elle va beaucoup mieux qu'on ne le dit (ne serait-ce que parce que l'on attend tout d'elle) et cependant moins bien qu'il ne le faudrait (puisqu'elle laisse un trop grand nombre en situation d'échec). Mais, contrairement à ceux qui affirment sans rire que "résoudre les problèmes de l'école n'est pas compliqué, il faut seulement quelques "idées simples" (lire, écrire, compter) et en revenir à l'effort et au mérite", on doit craindre les diagnostics erronés sources de remèdes pires que le mal.

Encore faut-il, justement, analyser cette crise qui est avant tout celle du sens (et de l'utilité) de l'Ecole, pour les élèves comme pour les enseignants, comme pour les parents et de la souffrance qui en résulte pour tous.

Crise renforcée par les incohérences ou les effets de mode ou des finalités affirmées par certains en fonction de leurs seuls intérêts à courte vue. Par exemple que l'Ecole doit préparer à l'emploi tandis que d'autres clament qu'elle doit épanouir; ou encore le chef d'établissement, chef d'entreprise, pour revenir ensuite au pédagogue…Sans que jamais on définisse le sens et le contenu des termes employés. Et cela sans parler de "l'innovation" qui, par définition, est fruit d'engagement, de responsabilité, de tâtonnement et de recherche, mais qui est étroitement encadrée et donc vidée de ses potentialités : innovez  mais dans le cadre que je vous fixe et sans débordements. 

 

Et après on vient parler d'expérimentation.

Malgré les efforts, durant un an et demi, d'un Conseil de l'Innovation, il n'a pas été possible d'imposer la reconnaissance du droit d'innover. Néanmoins, malgré ces limites, ce Conseil devenait probablement trop "dérangeant" dans ses réflexions, comme dans le soutien aux initiatives, puisqu'on l'a étouffé au prétexte que l'administration était elle même innovante….

 Le vrai débat est celui des finalités et des méthodes: à quoi et à qui doit servir l'Ecole? Finalités d'abord, contenus ensuite puis méthodes et enfin, mais enfin seulement, les structures.  [2]

 

Le statut des écoles d'une part, une plus grande autonomie des établissements d'autre part, s'inscrivent ainsi en bout de course, en termes de moyens de faire, et non de fins: pour répondre aux finalités, pour que les contenus soient appropriés, pour que les méthodes rendent les élèves conscients de l'utilité des savoirs pour eux mêmes et en fassent de réels apprentis, quelles structures sont nécessaires, de quoi avons nous besoin? Les réseaux d'école dans le cadre d'EPCI, le renforcement de l'autonomie des EPLE n'en sont alors que les moyens, dont il reste à définir contours, limites et modalités de fonctionnement.

 

Tout individu est éducable

 

Au travers de l'incertitude, qui doit être acceptée, il reste des convictions dont la première est que tout individu est éducable, que chacun peut apprendre à condition qu'on lui fasse confiance et qu'on l'accompagne à son rythme sans rien abandonner des exigences tant culturelles (accès au savoir et à une culture commune de référence) que sociales (combattre les inégalités).

Ce qui signifie d'ailleurs que l'Ecole doit (re)devenir un espace "protecteur" (havre de liberté de conscience et de parole, hors des pressions sociales ou familiales ou culturelles) et non un espace "protégé" (en dehors de la société, ignorant des pressions ou du vécu). Bref ni ouverte à tous vents, ni sanctuaire.

La deuxième est que le savoir auquel tout individu a droit, pour conquérir son autonomie, ne peut plus être simplement "présenté" ou "offert". Il doit aujourd'hui, encore plus qu'hier, être construit et approprié par l'enfant et l'adolescent dans un cadre d'échange et de coopération avec ses pairs mais aussi en relation avec les autres moments de la vie (famille, loisirs, sports, culture, activités…). La formule d'un mouvement pédagogique, "l'auto-socio construction" est encore plus d'actualité avec les recherches tant des sciences psychologiques que biologiques, notamment les neuro sciences.

Une troisième réside dans le fait qu'aujourd'hui le compagnonnage est la forme moderne de tout apprentissage et qu'il se traduit pour tous dans la notion d'accompagnement. Accompagnement de chaque élève mais aussi de chaque enseignant comme de chaque cadre, à tous les niveaux. Et un accompagnement qui doit s'appuyer sur, autant que susciter le travail d'équipe.

 

Une démarche dynamique : celle du projet

 

Un accompagnement qui rime autant avec confiance qu'avec pilotage, avec initiative qu'avec rigueur, avec évaluation qu'avec recherche. Mais, surtout, qui s'inscrit dans une démarche dynamique, en tous lieux et tous moments, celle du projet (qu'il soit personnel ou d'école, de circonscription ou d'établissement, professionnel ou politique) [3].

 

Des mots, toujours des mots… soyons d'abord pragmatiques (Ministère, Directions…).

Bien sûr, et continuons à multiplier chantiers et injonctions sans jamais réfléchir au bilan de ce qui a été engagé précédemment, sans regarder ce qui se fait au quotidien. Et si nous donnions d'abord du sens et ensuite du temps à ce que nous faisons?

Or le projet est d'abord un constat et une analyse, ensuite une élaboration collective  du cheminement par lequel on pense atteindre un but visé (afin de modifier et/ou améliorer une situation de départ) en fonction d'objectifs personnels ou institutionnels ou collectifs. Il ne peut être un catalogue fourre tout, modèle La Redoute ou Camif. Seul un projet - visée, peut ensuite se décliner en programmes d'actions qui s'insèrent dans cette vision donnant cohérence et s'évaluent en fonction des résultats obtenus.

Dans cette perspective, en relation avec la décentralisation ou la régionalisation (et en s'inscrivant dans une politique concrète de développement local et durable), les projets politiques d'école, d'établissement, de circonscription ne sont pas des actes administratifs, de simples obligations administratives, mais avant tout des actes de participation, de proximité et de responsabilité pour démontrer l'investissement des personnels, leur volonté d'agir sur un territoire donné pour les élèves comme pour délimiter les responsabilités et formes d'intervention de chacun .

En quelque sorte l'image, et la réalité, d'un caractère propre de l'école publique. Le partenariat n'est plus alors concurrence ou démission ou chasse aux subventions mais avant tout coordination et respect des compétences et de la professionnalité des uns et des autres.

 

Ces questions sont au cœur des politiques éducatives locales, qui vont se développer, et fondent la place et prérogatives de chaque acteur, individuel ou collectif, comme elles sont à la source d'une politique contractuelle définissant rôle spécifiques, actions complémentaires et objectifs communs des différents partenaires. [4]

C'est pourquoi, en ce qui concerne l'école maternelle et élémentaire, la mise en place des cycles (abolissant la rigidité des classes au profit de groupes à géométrie variable en fonction des compétences et capacités acquises ou visées) doit être poursuivie et surtout accélérée, pour tenir compte des découvertes scientifiques sur les modes d'apprentissage comme pour répondre aux difficultés de certains élèves.

 

Libéraux ? Acteurs ?

 

Libéraux sûrement, comme le dit souvent A. Prost. Mais des libéraux (c'est à dire qui ne veulent aucun contrôle d'aucune hiérarchie) à statut de fonctionnaire garanti, c'est à dire irresponsables. Quant à acteur oui tout le monde l'est, hélas parfois. Mais, avant tout, il n'est pas possible de généraliser : nombre d'enseignants, de cadres, d'administratifs se sentent responsable de leur travail au regard des objectifs du système. Comme dans toute profession…

Mais, justement, le projet est le premier jalon de la responsabilité et de l'action pour une raison: en bref tout peut s'emboîter, prendre sens et cohérence, si l'on se donne la colonne vertébrale du projet, si l'on coopère et coordonne toutes les activités en prenant constamment le soin d'en évaluer les résultats…et si les élèves sont véritablement, au delà de formules de circulaires, des acteurs de leur apprentissage.

Bien évidemment il s'agit, personne ne peut le nier, d'une articulation entre l'Ecole et la société…

 

Repenser l'Ecole en relation avec un projet de société

 

La référence à l'Ecole de Jules Ferry (je n'irais pas jusqu'à mimer Victor Hugo parlant des Napoléon, l'un Grand et l'autre petit…) doit être complète: elle correspondait à un projet de société fondé sur une opposition de classes (avec les risques d'affrontement), sur une culture commune de référence permettant d'arracher les masses paysannes tant à la pression de l'Eglise qu'à celle des hobereaux et de domestiquer la future main d'œuvre ouvrière, et sur une conception de la République et de la démocratie essentiellement parlementaire par la voie du suffrage universel.

Rappelons nous les séquences de morale autant que les images hygiéniques ou d'Epinal. Souvenons nous aussi que sous le suffrage universel, il ne s'agissait, jusqu'en 1945, que de la moitié masculine… En d'autres termes c'est renouer avec Ferry (Jules) que de repenser l'Ecole en relation avec un projet de société…qui n'est pas obligatoirement le même. Ce que semblent "oublier" nos républicains, de quelque rive qu'ils soient. Et attention, toujours aux mots, le "national socialisme" était il socialiste? Les "démocraties populaires" étaient elles démocratiques?

Sur ce plan, s'il y a de telles relations entre Ecole et société, on comprend mieux pourquoi l'Ecole (et l'éducation) est à la fois un enjeu politique et un terrain de conflits qu'il faut aborder clairement sans s'abriter derrière des faux fuyants ou des présupposés non explicites. Et l'on retrouve ici tous les choix qui dépendent de convictions philosophiques ou religieuses, d'idéologies (surtout lorsqu'elles prétendent ne pas en être), d'intérêts personnels ou de groupes, de situations sociales …. Transformer des usagers en clients, par exemple, n'est pas plus anodin que de parler de "métier" d'élève ou… de parent.

Nous sommes bien au cœur de la politique, entendue dans son sens de choix de vie sociale et de rapports entre individus et collectivités (ou de communautés?). Choix pour lesquels, aujourd'hui, on ne peut plus se contenter d'une démocratie représentative (soumise aux aléas médiatiques et politiciens) influencée par des experts sans contrôle et des sondages sans lisibilité laissant cours à toute démagogie et à un "clanisme" constituant d'écuries présidentielles…

Peut être que l'Ecole pourrait participer, par ses pratiques, (conseils, coopératives, élaboration des projets, productions d'élèves, apprentissage du débat…) de l'émergence d'une démocratie délibérative et participative? A  condition que des zones de pouvoir (que peut on décider dans la classe, dans l'Ecole…?) soient instaurées et de ne pas sombrer dans la réunionnite aiguë…

Peut être, aussi, à condition que se constitue une nouvelle association de chasseurs, défenseurs d'une écologie de la  pensée: les chasseurs d'idées reçues…

 

On peut rêver….

 

Et tenter que le rêve devienne, au moins en partie réalité?

Ne vaut il pas mieux rêver et agir pour essayer de construire, plutôt que se plaindre, réclamer et dénoncer… en attendant de disparaître (pensons à la sidérurgie…)?

 

Renouons avec la filiation tant de l'Université populaire qu'avec l'Education nouvelle, des Condorcet, Cousinet, Montessori, Freinet, Gloton, Kergomard, Legrand, Monod, Schwartz… et tant d'autres qui ont su mettre en relations constantes convictions, propositions, prises de risques et actions.

 

JCG

Quintidi sanculottide 211 


 

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[1] Comment l'éducation, et le système scolaire,  pourraient ils  échapper aux bouleversements sociaux et culturels?  Comment pourrait  elle rester à l'écart du "règne de la marchandise" et ne pas se poser la question de son efficacité au regard de quelles finalités?

[2] L'article de Suzanne Citron "Repenser les questions du savoir et de l'imaginaire social" dans Libération du 18 septembre, pose à l'évidence ces problèmes fondamentaux. Cela fait d'ailleurs   des années, sans remonter aux colloques de Caen et d'Amiens, que quelques voix les posent….

[3] Voir les circulaires  du  secrétariat  d'état à l'enseignement technique, de juin juillet 1988, qui définissent la politique  et la démarche de projet,  dans la logique du séminaire  de Souillac (octobre 1982),  que l'article 18  de la Loi de 1989 reconnaîtra.

[4] Sur ce point il  est temps de considérer que tout établissement  (école, collège, lycée..) est à la fois un équipement collectif, un lieu de vie ET un lieu de travail sur un territoire donné (obéissant à une politique locale des collectivités), avec un recrutement particulier (lié à l'habitat), un environnement spécifique (lié à la géographie et l'économie)… Ce qui suppose qu'il soit intégré à une politique éducative locale et que les différents acteurs (élus, professionnels, usagers…) confrontent et élaborent ensemble leurs  objectifs et leurs projets. L'angle d'attaque de l'ergonomie scolaire, proposé par le Conseil de l'Innovation, peut y aider…

 

Créé par Jean-François Launay