Mixité sociale et carte scolaire

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Politique urbaine, mixité sociale et carte scolaire

  Table ronde organisée par le Groupe de liaison, de réflexion et de propositions de Lyon, le 07/03/07
 

Avec la participation de :

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M. Blandin, Responsable de l’Enseignement Catholique,

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M. Charrier, Maire de Vaulx-en-Velin

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M. Dominique Bolliet, maire du 4ème arrondissement, professeur de SES 

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M. Jacques Noclin, vice président FOL Rhône

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M. Bernard Riban proviseur cité scolaire Sembat-Seguin ( Vénissieux)

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M. Choukri Ben Ayed, sociologue, maître de conférence à Jean Monnet

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Mme Lefaucheux, administratrice FCPE Rhône

 

Introduction à la table ronde du 7/03/07 Claude Rebaud

 

Les débats politiques actuels sur l’éducation sont souvent centrés sur le problème de la carte scolaire.

La carte scolaire a été conçue en 1963 comme un outil de gestion au service de la massification de l’accès à l’Ecole (le collège unique date aussi de 1963).

Elle visait à répartir également les moyens sur l’ensemble du territoire dans la perspective de l’égalité des chances.

Elle est devenue aujourd’hui pour ses défenseurs un outil incontournable pour que l’Ecole réalise, en ce qui la concerne, la mise en œuvre des principes républicains d’Egalité et de Fraternité à travers une de ses missions essentielles de participer à la réalisation de l’objectif de la mixité sociale. L’Ecole doit favoriser la construction de citoyens capables de vivre ensemble dans un pays où l’on refuse la double tentation du communautarisme et de l’assimilation où l’on promeut au contraire des politiques d’intégration. Bref, l’Ecole doit participer à l’objectif de valoriser le vivre ensemble dans le respect des différences, qu’elles soient sexuelles, ethniques, physiques, religieuses, sociales, etc.

 

 

Aujourd’hui la carte scolaire est accusée par un nombre important de détracteurs qui l’accusent des maux suivants :

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elle va à l’encontre de la demande des familles qui souhaitent pour leurs enfants des établissements qui favorisent leur réussite scolaire et leur épanouissement personnel.

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à cause des politiques urbaines, elle aboutit à la construction d’établissements homogènes (d’un côté les couches sociales favorisées, de l’autre les couches sociales défavorisées) et en particulier d’établissements ghettos qui ont la réputation d’offrir des chances moindres à la réussite scolaire et d’être des lieux où règnent la violence et l’insécurité. Elle amplifie donc les phénomènes de ghettoïsation en accentuant les méfaits des politiques urbaines actuelles

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ces phénomènes de ghettoïsation sont encore aggravés par l’utilisation abusive, de la part des familles les mieux informées,  du recours à des dérogations ou à des inscription dans des établissements privés, lesquels n’ont pas – même s’ils sont sous contrat avec l’Etat – obligation de se soumettre à des contraintes de carte scolaire.

 

Pour compenser ces défauts et pour maintenir - au moins en façade - la volonté de réaliser l’objectif de la mixité sociale en préservant l’outil de la carte scolaire (qui semble  actuellement incontournable pour gérer les flux), on a recours :

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soit à des politiques de compensation (donner plus à ceux qui ont moins) : ZEP – REP

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soit à la mise en œuvre de projets d’établissement ou d’expérimentation qui permettent la prise en compte des besoins spécifiques de ces publics particuliers qui peuplent les établissements difficiles

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soit aussi à des politiques méritocratiques qui permettent à des élites d’émerger y compris dans des établissements difficiles : accès à des lycées prestigieux pour les élèves mention B au Brevet  dans les collèges difficiles, développement de classes européennes dans ces établissements (= classe CAMIF…).

 

Face aux détracteurs de la carte scolaire, nombreux sont ceux qui aujourd’hui considèrent que :

1)    la mixité sociale est un impératif pour l’Ecole si l’on veut que soient mis en œuvre réellement les principes de notre République et que survive la démocratie.

2)    L’hétérogénéité des publics est - sur le plan de la transmission des savoirs – plus   favorable à l’élévation du niveau des connaissances – que l’homogénéité.

Les positions d’Education et Devenir :

 

1)    la carte scolaire n’est qu’un outil au service de la mixité sociale

2)    avec sa suppression,

a.    on  amplifierait les phénomènes de ghettoïsation      

b.    on ne serait pas capable de gérer les flux d’élèves entre les divers établissements.

3)    son maintien implique nécessairement qu’elle soit réformée et que ne soit occulté aucun  problème, comme, par exemple :

·        quid des établissements naufragés ?

·        quid des établissements privés sous contrat ?

4)     les solutions au problème de la mixité sociale à l’Ecole ne peuvent pas toutes être attendues de l’Etat. A titre d’exemple, nous pouvons évoquer quelques questions qui ressortent :

soit de l’Etat:

·        quid du lycée unique qui regrouperait les 3 voies de formation ?

·        comment faire en sorte que les académies rendent compte de la réalisation de la mission « mixité sociale » ?

 

        soit des niveaux intermédiaires:          

·         comment les moyens sont-ils attribués ?

·        comment créer des réseaux d’établissements à la fois solidaires et complémentaires ?

·        quelle carte des formations ?

·        comment faire en sorte que les établissements rendent compte de la réalisation de la mission « mixité sociale » ?

 

 

soit des établissements eux-mêmes : 

·        comment contribuent-ils à la construction des réseaux d’établissements ?

·        comment les établissements organisent-ils leurs classes ?

·        comment différencient-ils les approches pédagogiques ?

·        comment apprennent-ils le respect des différences ?

·        quelles politiques de remédiation ou de compensation mettent-ils en œuvre ?

·        comment valorisent-ils ou prennent-ils en compte leur environnement ? Comment s’appuient-ils sur lui ?

  Carte scolaire : ce que proposent les candidats

Voir aussi un point de vue de Nathalie Mons