Sénat 2004

Nouveau site : http://www.educationetdevenir.fr/

Pour se procurer les actes :

http://www.educationetdevenir.fr/spip.php?rubrique5

 

 

En complément de cette journée (voir aussi les "Actes") :

bulletun rapport du Haut Comité éducation économie emploi (HCEEE) VAE : construire une professionnalisation durable (téléchargeable format *.pdf, cité dans Le café pédagogique)
bulletLa formation tout au long de la vie : une chance égale pour tous ? VEI Enjeux n° 136 Mars 2004
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L'Accord national interprofessionnel du 20 septembre 2003 relatif à l’accès des salariés à la formation tout au long de la vie.

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Les principaux points du projet de loi sur la formation professionnelle AFP 07/04/04

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Le succès croissant de la validations des acquis se confirme en 2002- Note d’information 04-13 Ministère de l'EN - DPD Succès qui se confirme : voir plus bas article du Monde 06/01/05

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La validation des acquis de l’expérience en 2003 Site du premier ministre

 

Sénat 2004 : ouverture de J. Fouque Þ

Sénat 2004 : photos Þ

La formation tout au long de la vie  
Sénat 3/02//04 faux consensus et vrais défis

La formation continue dans le cadre de l’éducation permanente

En 1971, le préambule de la Loi qui inaugurait une politique d’ensemble pour la formation des adultes, ouvrait d’ambitieuses perspectives d’éducation permanente. Le terme est apparu en 1955 sous la plume de Pierre Arents qui la situait clairement dans le champ de l’éducation populaire. Il s’agit alors de rendre « à l’homme la conscience de sa place dans le monde où il vit, de ce qu’il doit au passé, de ce qu’il a fait aujourd’hui » et de lui rendre « la certitude que l’avenir est entre ses mains et qu’il lui appartient de rester maître des forces qu’il a dominées et auxquelles il ne saurait s’asservir ». Cet idéal humaniste d’éducation populaire est une tentative pour trouver une réponse aux problèmes de reconstruction de l’après-guerre, pour forger une formation des nouveaux cadres et des militants dont le pays a besoin. Il s’agit aussi pour l’État de reprendre l’initiative dans un domaine où domine le secteur privé. Dès les années 60 des négociations sont menées qui  consacrent peu a peu le caractère contractuel de la politique en matière de formation. L’organisation du secteur passe par la reconnaissance d’un droit, par la mise au point d’un financement et la création d’institutions chargées de mener les négociations et de contrôler les dépenses. L’originalité de la Loi est la fiscalisation de la contribution des entreprises qui crée des ressources considérables mais aussi place la formation dans un pseudo-marché concurrentiel, difficile à réguler. Sur le plan idéologique, il s’agit d’établir par la formation un pont entre la culture et les activités productives. Seul le volet concernant la formation continue a été institué laissant dans le vague « le cadre de l’éducation permanente ».

 

Trente trois ans plus tard, de nombreux compléments ont été apportés : ouverture de nouveaux droits, nouveaux financements, nouveaux modes de collecte de la contribution patronale et nouveaux modes de contrôle. Mais surtout l’État - en sus de ses obligations en tant qu’employeur - puis les collectivités, ont investi massivement la formation continue comme moyen privilégié d’intervention sociale sur le marché du travail (reconversions) et comme accompagnement de politiques de soutien à des populations fragilisées (jeunes, femmes en reprise d’emploi, chômeurs). Le déclin des dispositifs tels que la promotion sociale ou la promotion supérieure du travail a accentué l’instrumentalisation de la formation des adultes soit au service du développement économique des entreprises, soit au service de politiques prioritaires.

La validation des acquis, clef de voûte de l’individualisation du droit à la formation

 

Le droit au congé individuel de formation (CIF), puis son financement devaient corriger ce que cette évolution pouvait avoir d’excessif aux yeux des demandeurs individuels de formation. Cependant, l’étroitesse des financements au regard des besoins a singulièrement limité l’exercice de ce droit. Récemment (2003), un accord a été ratifié concernant un droit individuel à la formation (DIF) qui doit, sous certaines conditions, accompagner la personne tout au long de sa vie. L’individualisation de la formation trouve son moyen dans la reconnaissance de l’expérience accumulée et sa validation. La Loi de Modernisation sociale en janvier 2002 a clarifié les objectifs et les conditions de cette validation.

Elle intervient dans une modification profonde des représentations concernant l’apprentissage et la formation des adultes. La première mutation, sans doute la plus marquante socialement, est l’émergence de la notion de compétence et son usage de façon concurrentielle avec la notion de qualification dans la conduite des entreprises. La formation devient, dans de nombreuses entreprises (notamment les plus grandes d’entre elles), le moyen privilégié d’accompagnement des mutations technologiques, organisationnelles et de productivité. Dans un univers professionnel mouvant, le travailleur doit faire preuve d’autonomie et prendre appui sur son expérience pour résoudre les problèmes liés aux situations de travail. L’expérience plus que la formation initiale, l’adaptabilité plus que la qualification deviennent des éléments prioritaires dans l’appréciation du travail. La recherche d’emploi, les formations diplômantes intègrent de plus en plus des pratiques visant au repérage des compétences (bilans de compétences) ou la construction de soi (biographies, histoires de vie…) et l’accompagnement des projets personnels. La seconde mutation est la rapide multiplication des formations à distance médiatisées par des dispositifs informatiques. Plus souples, moins onéreuses pour les entreprises en termes de temps de travail, elles se bornent souvent à mettre à disposition des ressources documentaires éléments de résolution de problème, à proposer des parcours préprogrammés ou encore des lieux de discussion virtuels. D’autres associent regroupement ou suivi individualisé. Les effets collectifs des stages sur les cultures professionnelles et l’émergence de solidarités au travail favorisées par la vie de groupe sont limités. Mais il devient plus facile de faire reconnaître un parcours effectué à travers un produit de formation clairement identifié.

 

La validation des acquis de l’expérience apparaît comme la clef de voûte d’une évolution ambiguë des pratiques de formation : à la fois plus susceptibles de cerner l’originalité d’une expérience et de mettre en valeur des savoirs que les évaluations ordinaires de l'école ou de l’université savent mal repérer, elles participent d’un mouvement social qui consiste à charger de plus en plus les acteurs individuels du soin de se repérer, de se déterminer et de s’adapter à un environnement de plus en plus mouvant.

 

Françoise CLERC

       
OUVERTURE

José Fouque

Président d'Éducation & Devenir

 

Un large consensus entre les décideurs européens se dessine : "l'éducation est le socle fondamental du progrès économique et social", s'il y en a un. Mis à part quelques visionnaires comme Comenius, Condorcet ou Hugo, le même constat n'aurait pas été fait, il y a seulement 50 ans.

 

Il y a quatre ans, les chefs de gouvernement ont fixé à l'UE un objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance économique durable, accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale.

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Les ambitions de la formation permanente et de la promotion sociale

 

Ce projet presque utopique porte d’une certaine façon l’héritage, les ambitions de l’Education permanente et de la promotion sociale, qui ont inspiré la loi Delors de 1971. Il s’appuie en même temps sur une analyse réaliste de la situation :

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d’une part, la technologie, comme le capital, est considérée comme un élément essentiel des sources de croissance. Il est donc nécessaire de favoriser l’adaptation du plus grand nombre aux avancées scientifiques et techniques et aussi sociales.

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d’autre part les entreprises recherchent l'amélioration de leur productivité par la flexibilité et sont conduites à s’intéresser parfois davantage aux compétences en soi comme valeurs monnayables qu’aux personnes elles-mêmes.

Ainsi, l'investissement dans la Formation Tout au Long de la Vie (FTLV) apparaît comme incontournable, même si, bien sûr, les différents acteurs du dialogue social dans l'entreprise, comme dans la société, ne partagent pas le même point de vue et ne fixent pas les mêmes priorités en la matière.

Par ailleurs, si les jeunes sont plus nombreux que naguère à pousser leur formation après les études secondaires, on note que, dans de nombreux pays encore les adultes, ne maîtrisent pas les compétences de base nécessaires dans la société moderne ; parfois les ¾ d’entre eux. Une formation initiale de qualité est sans doute la solution, mais l'on sait aussi qu’elle ne suffira pas. Chacun devra réactualiser et s'adapter à des mutations tout au long de sa vie.

 

On sait bien que les adultes qui ont le mieux réussi leur scolarité initiale ont le plus de chance de suivre des activités complémentaires de formation. Aussi faut-il encourager avec volontarisme particuliers, état, entreprises à investir dans l'acquisition de compétences nouvelles.

 

Une pédagogie de la médiation

 

Dans cette perspective à travers les exemples que fournissent d’ores et déjà depuis plusieurs années, dans l’éducation nationale elle-même, les ateliers de pédagogies personnalisées ou les centres de formation en entrées et sorties permanentes, voire les formations ouvertes à distance, dans cette perspective, la relation entre les enseignants, les élèves ou stagiaires et les savoirs est profondément modifiée. Le professeur devient plutôt un facilitateur du processus d’apprentissage.

La pédagogie devient une pédagogie de  la médiation. La formation change de façon déterminante : les lieux et les temps peuvent être éclatés, fragmentés. Les diplômes eux-mêmes s’adaptent : dans leurs modalités, se fragmentent en unités capitalisables, s’adaptent aussi  dans leur sens : la reconnaissance et la validation des acquis professionnels les fait passer du statut de trophées octroyant droits et pouvoirs, à celui de jalons et de témoins des parcours. Cela est particulièrement frappant si l’on se penche sur le cas de ce qu’on appelle aujourd’hui l’éducation informelle et sur la question de sa validation.

8 Les nouvelles pratiques pédagogiques ébranlent la définition même de la formation professionnelle. La question de la séparation entre « situation de travail » et « situation de formation » est posée d’une façon nouvelle. En fait, travail et formation se confondent désormais, tandis que s’émiette l’unité de temps et de lieu de l’entreprise. De plus, la généralisation des moteurs de recherche « intelligents » et autres portails, intranets ou Internet, estompe la différence entre s’informer et se former. Toutes les caractéristiques du concept même de formation professionnelle deviennent plus floues !

8 De la même manière se pose la question des contrats entre les différents investisseurs. « Qui investit quoi, sur qui et pourquoi ? » : Et cette clarification est d’autant plus nécessaire pour passer d'une obligation de moyen du type « nombre d’heures de stage » à une véritable évaluation et à une obligation de résultat du type « maîtrise de telle compétence ».

 

C’est dans ce contexte que la FTLV prend tout son sens.

Elle apparaît simultanément

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comme un rempart contre la précarité

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comme une façon positive de vivre la révolution culturelle qui vient, avec des changements profonds de la représentation et de la position, du savoir, du travail, du métier, de l'éducation. : apprendre, travailler, se reposer.

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Comme un moyen d'accompagner, d'anticiper l'avenir.

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Comme un style de vie, une manière d'être en projet.

 

La FTLV de ce point de vue conjugue des visées démocratiques, humanistes et des objectifs économiques durs liés à l’internationalisation des échanges.

 

De nombreux défis à relever

 

Toutefois pour atteindre ces buts et en suivant les messages clefs du mémorandum, on s’aperçoit que de nombreux défis doivent être relevés.

1. Permettre à chacun d’accéder à de nouvelles compétences, en garantir le renouvellement pour favoriser la participation du plus grand nombre à la vie démocratique suppose tout de même d’avoir surmonté de nombreux obstacles.

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Il ne suffit pas d’avoir reconnu, comme avec le DIF, un droit individuel à la formation. Encore faut-il se donner les moyens de faire exercer ce droit.

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Les nouvelles compétences de base, comme le cadre dans lequel les exercer, doivent être mieux définis et mieux identifiés. Pensons par exemple à ce qu’on appelle les nouvelles compétences sociales (la confiance en soi, le sens de la prise de risque, le sens de l’initiative…)

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Il en est de même des outils censés en mesurer les effets.

On mesure l'importance du rôle de l'état pour garantir l’approche démocratique.

 

2. Pour accroître l'investissement dans les ressources humaines, il est indispensable de

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rendre tangibles et désirables l'éducation et la formation pour les salariés, les employeurs. (incitations financières, suppression des obstacles)

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L’engagement de l’Etat et des Régions, une culture de responsabilités partagées sont capitaux là aussi pour tirer le meilleur parti des structures existantes, (Exemple des APP), ou créer des pôles locaux d’acquisition des connaissances avec les outils modernes

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Est-il pour autant réaliste de penser qu'on trouvera des voies pour que les individus co-financent et gèrent eux-mêmes leurs parcours !

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Le système de "portefeuille" permettant aux citoyens de présenter leurs qualifications et leurs compétences partout en Europe sera-t-il un outil adéquat ?

 

3. On a vu que la FTLV dépendait de la mise en place de méthodes nouvelles d’enseignement et d’apprentissage. D’autres questions surgissent :

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Comment faire interagir l’élaboration de méthodes didactiques basées sur les TICE et les recherches les plus innovantes axées sur l'être humain ou sur les sciences cognitives ?

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Comment améliorer la formation et la qualification des spécialistes de l'éducation et de la formation dans les secteurs non formels ?

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Comment soutenir la recherche en Science de l'Education avec les professionnels du secteur en dépit d’un certains mépris de la communauté scientifique pour ces travaux ?

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4.On parle de valoriser la formation (la VAE en est sans doute un exemple réussi) ; cependant

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Comment améliorer la perception des résultats des actions de formations dans le cadre de l'éducation non-formelle et informelle ?

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Comment définir des formes innovantes d'évaluation et de reconnaissances des compétences acquises de façon non-formelle ? élargir l’éventail de la reconnaissance des qualifications ?

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Comment enfin améliorer le dialogue entre les partenaires sociaux, les entreprises, les associations, les formés, pour faciliter et potentialiser ce processus de valorisation ?

 

5) Pour que chacun ait accès à des conseils de qualité, il faut concevoir différemment l'information

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Pour que chacun ait accès à l'information et à l'offre de formation, ne faut-il pas faire évoluer le rôle des professionnels de l’orientation ?

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Comment élaborer des lignes directrices sur la qualité des services d'orientation et de conseil pour l'ensemble de l'Europe ?

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On voit au passage que pour les années à venir, l’idée de la décentralisation des conseillers d’orientation n’a pas forcément cessé d’être à l’ordre du jour.

 

6. La FTLV suppose  le rapprochement de l’offre de formation du niveau local, suppose la création de centres d’acquisition dans les lieux mêmes de la vie quotidienne.

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Comment faire évoluer les écoles et lycées en centres locaux polyvalents d'acquisition, (ex : lycées des métiers) et reconnaître la pluralité des modes d'apprentissage. ?

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Cela entraîne une nouvelle conception du service public d'orientation accessible à tout âge, un service orienté sur la demande.

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Il est indispensable, pour éviter de rester dans l'incantation, de trouver des convergences institutionnelles de tous les pays européens (comme pour la monnaie unique).

 

7. Pour sa part, l'éducation nationale française à travers le réseau des GRETA sait faire bien des choses :

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Les bilans de compétences

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La VAE

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Les Formations CIF, contrat individuel de formation pour les salariés d’entreprise.

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1.5% patronal       

 

Avec le financement des Régions elle assure des formations

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pour des demandeurs d'emploi

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elle met en place des parcours individualisés de formation

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Avec le financement de l'état elle assure des

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Stage d'Insertion et de Formation à l'Emploi : SIFE

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La formation des CES/CEC

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Nos partenaires qui ont réfléchi avec nous sur le thème de la FTLV :

Maurice MAZALTO des  cemea

Philippe Watrelot du CRAP-cahiers pédagogiques

Thierry Volk de la FCPE

Arnold BAC de la ligue de l’enseignement

Dominique PAPIN de la PEEP

Pascal BOUCHARD, directeur de L’AEF nous fait l’amitié d’animer la table ronde et le débat. Il vient, comme vous le savez, de créer un nouveau système d’information en direction des chefs d’établissements scolaires. http://www.educinfo.info  

 

Pou E&D, Jean Yves LANGANAY et Yves ROLLIN ont coordonné l’organisation de cette manifestation dont nous devons la préparation  à Sylvia SIMOULIN REICHEN, aidée de Christian VANLEYNSEELE, de Marie Hélène LOGEAIS et des élèves du lycée Georges Sand à Domont.

 

Mme la sénatrice Danièle POURTAUD, cette année encore, a parrainé notre rencontre dans cette belle salle Clemenceau.

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Conférence

Paul OLRY

Professeur au CNAM

 
         

Pause

         
  Table Ronde

Animée par Pascal Bouchard

M. ARIBAUD

Chargé de mission sur la VAE au Ministère de l'Education Nationale

Robert BARON

Ligue de l'enseignement

Bernard PRADAT

CEMEA

Nicole CRUSELLAR

diplômée par VAE

François COISEUR

Président de Jury de VAE

Dominique DE CALAN

Délégué Général Adjoint de l'UIMM

Julien GUERIN

Représentant de la CGT

         

Débat animé par Pascal BOUCHARD entre M.-H. DES ESGAULX (UMP) et  M.-N. LIENEMANN (PS)

         

Conférence Conclusive de Françoise CLERC

Professeur de Sciences de l'Education à l'Université de Lyon II

 
         

C’était l’antidote à l’élitisme de l’école
Diplômes : menaces sur la seconde chance

Nel Obs hebdo 14/04/05

Extraits

Au pays de la dictature des diplômes se déroule une révolution silencieuse. Des milliers de personnes transforment leur expérience professionnelle en diplôme. C’est la VAE, la validation des acquis de l’expérience, un dispositif totalement novateur en passe de changer le parcours professionnel de milliers de personnes. C’est cela, la révolution VAE: la déconnexion entre un diplôme et un parcours académique.

Elle a suscité une immense vague d’espoir et une unanimité rare: elle a été portée par le gouvernement Jospin (loi de modernisation sociale de 2002), approuvée par la droite, soutenue par les syndicats de salariés autant que par le Medef.

Les 15000 diplômes, titres, certifications délivrés en France sont en voie d’être recensés, consignés dans un extraordinaire outil: un répertoire national de certification professionnelle sur lequel les jurys peuvent s’appuyer. Chaque titre fait l’objet d’une fiche d’identité qui décrit non plus un programme mais des compétences; 2000 d’entre eux sont déjà inscrits au répertoire et quelques centaines accessibles par internet (www.cncp.gouv.fr ). Pour réaliser ce travail de titan, une Commission nationale de la Certification professionnelle (CNCP) a été désignée. La CNCP est la clé du dispositif.

Or Bernard Decomps, le président de cette commission, a démissionné. «Le personnel politique au gouvernement n’a rien compris à la révolution de la VAE, au changement radical qui consiste à délivrer les diplômes à partir de compétences et non d’un parcours académique. Il ne s’intéresse pas au travail de la commission, n’en mesure pas l’enjeu, ne lui donne pas les moyens.»

La VAE était un véritable cadeau laissé par Jospin à ses successeurs. Ceux-ci, manifestement, n’en mesurent pas le prix. Alors qu’elle est un antidote efficace à la culture d’exclusion qui gangrène tout notre système éducatif ! Nel Obs hebdo 14/04/05

Succès croissant de la validation des acquis de l'expérience

Le Monde 06/01/05

Extraits

Selon les statistiques des ministères de l'éducation nationale et de l'emploi, près de 20 000 candidats se sont présentés en 2003 devant des jurys chargés d'évaluer leurs compétences, contre 10 000 seulement en 2002.

L'originalité de la VAE est d'autoriser la validation de compétences acquises aussi bien dans le cadre du salariat que lors d'activités associatives ou syndicales. Elle permet à son bénéficiaire d'obtenir une reconnaissance interne à son entreprise ou de présenter plus efficacement son savoir-faire lors de la recherche d'un emploi.

Mise en place par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, la VAE a remplacé la validation des acquis professionnels (VAP), créée en 1985, qui ne prenait pas en compte les activités non salariées.

Sur les 14 374 candidatures examinées en 2003 par le ministère de l'éducation nationale, dont une majorité visaient des brevets de techniciens supérieurs (BTS, bac + 2), 49 % ont obtenu un diplôme complet, 39 % un diplôme partiel et 12 % n'ont rien obtenu. Le taux de réussite est plus faible pour les titres professionnels délivrés par le ministère de l'emploi : sur les 5 500 candidats recensés en 2003, seuls 17,3 % ont obtenu un titre complet délivré par l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Le Monde 06/01/05